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II.


Car ce sont, ô pitié ! des femmes, des guerrières
Que la mêlée étreint de ses mains meurtrières.
Sous l’armure une gorge bat ;
Les écailles d’airain couvrent des seins d’ivoire,
Où, nourrisson cruel, la mort pâle vient boire
Le lait empourpré du combat.

Regardez ! regardez ! les chevelures blondes
Coulent en ruisseaux d’or se mêler sous les ondes,
Aux cheveux glauques des roseaux.
Voyez ces belles chairs, plus pures que l’albâtre,
Où, dans la blancheur mate, une veine bleuâtre
Circule en transparents réseaux.