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Les plus forts javelots, qui faussent les cuirasses,
Effleurent mon cuir noir sans y laisser de traces,
Et par tous les chemins je marche toujours droit.

Quand devant moi je trouve un arbre, je le casse ;
À travers les bambous, je folâtre et je passe
Comme un faon dans les blés.
Si je rencontre un fleuve en route, je le pompe,
Je dessèche son urne avec ma grande trompe,
Et laisse sur le sec ses hôtes écaillés.

Mes défenses d’ivoire éventreraient le monde,
Je porterais le ciel et sa coupole ronde
Tout aussi bien qu’Atlas.
Rien ne me semble lourd ; pour soutenir le pôle ;
Je pourrais lui prêter ma rude et forte épaule.
Je le remplacerai quand il sera trop las !