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La terre bienheureuse
S’ouvre et s’épanouit ;
Tout aime, tout jouit.
Hélas ! j’ai dans le cœur une tristesse affreuse.

Les buveurs en gaîté,
Dans leurs chansons vermeilles,
Célèbrent sous les treilles
Le vin et la beauté ;
La musique joyeuse,
Avec leur rire clair,
S’éparpille dans l’air.
Hélas ! j’ai dans le cœur une tristesse affreuse.

En deshabillés blancs,
Les jeunes demoiselles
S’en vont sous les tonnelles,
Au bras de leurs galants ;
La lune langoureuse
Argente leurs baisers
Longuement appuyés.
Hélas ! j’ai dans le cœur une tristesse affreuse.