Page:Gautier - La Comédie de la mort.djvu/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Que je voudrais pouvoir à la fois dire et taire ?
Ô poëtes ! allez prier à cet autel,
À l’heure où le jour baisse, à l’instant solennel,
Quand d’un brouillard d’encens la nef est toute pleine.
Regardez le Jésus et puis la Madeleine ;
Plongez-vous dans votre âme et rêvez au doux bruit
Que font en s’éployant les ailes de la nuit ;
Peut-être un chérubin détaché de la toile,
À vos yeux, un moment, soulèvera le voile,
Et dans un long soupir l’orgue murmurera
L’ineffable secret que ma bouche taira.