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Dans un repli de moi, cette pensée étrange
Est là comme un cancer qui m’use et qui me mange ;
Mon œil en devient creux ;
Sur mon front nuager de nouveaux plis se fouillent,
De cheveux et de chair mes tempes se dépouillent,
Car ce serait affreux !

La mort ne serait plus le remède suprême ;
L’homme, contre le sort, dans la tombe elle-même
N’aurait pas de recours,
Et l’on ne pourrait plus se consoler de vivre,
Par l’espoir tant fêté du calme qui doit suivre
L’orage de nos jours.