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Il m’a pris mon âme à ma bouche.
Qui le tient si longtemps ? mon Dieu !
Voilà le soleil qui se couche,
Et moi, toute seule en ma tour,
J’attends encore son retour.


II.


Les pigeons, sur le toit, roucoulent,
Roucoulent amoureusement,
Avec un son triste et charmant ;
Les eaux sous les grands saules coulent.
Je me sens tout près de pleurer ;
Mon cœur comme un lis plein s’épanche
Et je n’ose plus espérer.
Voici briller la lune blanche,
Et moi, toute seule en ma tour,
J’attends encore son retour.