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Un autre pas de fait dans cette route morne
De la vie et du temps, dont la dernière borne,
Proche ou lointaine est un tombeau,
Où l’on ne peut poser le pied qu’il ne s’enfonce,
Où de votre bonheur toujours à chaque ronce,
Derrière vous reste un lambeau.

Du haut de cette année avec labeur gravie,
Me tournant vers ce moi qui n’est plus dans ma vie
Qu’un souvenir presque effacé,
Avant qu’il ne se plonge au sein de l’ombre noire,
Je contemple un moment, des yeux de la mémoire,
Le vaste horizon du passé.

Ainsi le voyageur, du haut de la colline,
Avant que tout à fait le versant qui s’incline
Ne les dérobe à son regard,
Jette un dernier coup d’œil sur les campagnes bleues
Qu’il vient de parcourir, comptant combien de lieues
Il a fait depuis son départ.