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Pour y chercher de l’or, ils vous fendraient le ventre ;
Pour l’or ils perceraient la terre jusqu’au centre,
Ils iraient dans le ciel, de leurs marteaux hardis,
Arracher vos clous d’or, portes du paradis !
Et pour les faire fondre en vos cavernes noires,
Anges et chérubins ils vous prendraient vos gloires.

Non que l’or soit pour eux ce qu’il serait pour nous,
Un moyen d’imposer ses volontés à tous,
Et de faire fleurir sa libre fantaisie
Comme un lotus qui s’ouvre au chaud pays d’Asie.
L’or, ce n’est pas pour eux des châteaux au soleil,
Un voyage lointain sous un ciel plus vermeil,
Un sérail à choisir, de belles courtisanes,
Baignant de noirs cheveux leurs tempes diaphanes ;
Des coureurs de pur sang, une meute de chiens,
Une collection de grands maîtres anciens,
L’impérial tokay, côte à côte en sa cave,
Avec les pleurs de Christ sur leur natale lave.
L’or, ce n’est pas pour eux la clef de l’idéal,
L’anneau de Salomon, le talisman fatal,
Qui, forçant à venir les démons et les anges,
Fait les réalités de nos rêves étranges.