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Ils sont déshérités de toute la nature,
Pour apanage ils n’ont que fange et pourriture.
Ces hommes, n’est-ce pas, ont le sort bien mauvais ?
Tout malheureux qu’ils sont, moi pourtant je les hais
Et si j’ai fait jaillir de ma sombre palette,
Avec ses tons boueux cette ébauche incomplète ;
Certes ce n’était pas dans le dessein pieux
De sécher votre bourse et de mouiller vos yeux.
Dieu merci ! je n’ai pas tant de philanthropie
Et je dis anathème, à cette race impie.


II.


Entrez dans leurs taudis. Parmi tous ces haillons,
Vous verrez s’allumer de flamboyants rayons.
Moins l’aile et le bec d’aigle ils sont en tout semblables
Aux avares griffons dont nous parlent les fables,
Et veillent accroupis sans cligner leurs yeux verts,
Sur de gros monceaux d’or de fumier recouverts