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Et cependant, malgré cette pensée amère,
Tu m’as laissé, cher bal, un souvenir charmant ;
Jamais rêve d’été, jamais blonde chimère,
Ne m’ont entre leurs bras bercé plus mollement.

Je crois entendre encor tes rumeurs étouffées,
Et voir devant mes yeux, sous ta blanche lueur,
Comme au sortir du bain, les péris et les fées,
Luire des seins d’argent et des cols en sueur.

Et je sens sur ma bouche une amoureuse haleine,
Passer et repasser comme une aile d’oiseau,
Plus suave en odeur que n’est la marjolaine
Ou le muguet des bois, au temps du renouveau.

Ô nuit ! aimable nuit ! sœur de Luna la blonde,
Je ne veux plus servir qu’une déesse au ciel,
Endormeuse des maux et des soucis du monde,
J’apporte à ta chapelle un pavot et du miel.