Page:Gautier - La Comédie de la mort.djvu/135

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


De beaux jeunes garçons et de blonds écuyers,
Soufflent allègrement aux bouches des trompettes
Et suspendent leurs bras aux crins blancs des coursiers.

Sur le devant du char les filles les mieux faites,
Les plus charmantes fleurs du jardin de beauté,
Font de leurs doigts de lis pleuvoir les violettes.

Tu viens du Capitole où César est monté ;
Cependant tu n’as pas, ô bon François Pétrarque,
Mis pour ceinture au monde un fleuve ensanglanté.

Tu n’as pas, de tes dents, pour y laisser ta marque,
Comme un enfant mauvais, mordu ta ville au sein.
Tu n’as jamais flatté, ni peuple ni monarque.

Jamais on ne te vit, en guise de tocsin,
Sur l’Italie en feu faire hurler tes rimes,
Ton rôle fut toujours pacifique et serein.