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Quelques nuages chauds, sous les frissons de l’air,
Se crêpaient mollement et faisaient une frange,
Aussi blonde que l’or au manteau de l’éther.

Sur le sable éclatant, plus jaune que l’orange,
Les grands pins balançant leur large parasol
Avec l’ombre agitaient leur silhouette étrange.

Une grêle de fleurs jonchait partout le sol,
Et l’on eût dit, au bout de leurs tiges pliantes,
Des papillons peureux suspendus dans leur vol.

Sous leurs robes d’azur aux lignes ondoyantes,
Le ciel et l’horizon dans un baiser charmant,
Fondaient avec amour leurs lèvres souriantes.

Le printemps parfumé, beau comme un jeune amant,
Avec ses bras de lis environnant la terre,
Aux avances des fleurs répondait doucement.