Page:Gautier - La Comédie de la mort.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Mon conducteur céleste avait quitté ma main,
J’avais beau me tourner vers l’étoile polaire,
Un nuage éteignait ses prunelles d’or fin.

La bella, la diva, celle qui m’a su plaire,
La noble dame à qui j’ai donné mon amour,
Hélas ! m’avait ôté son appui tutélaire.

Béatrix, dans les cieux, avait fui sans retour,
Et moi, resté tout seul au seuil du purgatoire,
Je ne pouvais voler aux lieux d’où vient le jour.

À coup sûr tu n’auras aucune peine à croire
Quel deuil j’avais au cœur et quel chagrin amer
D’être ainsi confiné dans la demeure noire.

Sur ma tête pesait la coupole de fer,
Et je sentais partout, comme une mer glacée,
Autour de mon essor prendre et se durcir l’air