Page:Gautier - La Comédie de la mort.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


L’étoile fuit toujours, ils lui courent après ;
Et, le matin venu, la lueur poursuivie,
Quand ils la vont saisir, s’éteint dans un marais.

C’est une belle chose et digne qu’on l’envie
Que de trouver son rêve au milieu du chemin,
Et d’avoir devant soi le désir de sa vie.

Quel plaisir quand on voit briller le lendemain
Le baiser du soleil aux frêles colonnades
Du palais que la nuit éleva de sa main !

Il est beau, qu’un plongeur, comme dans les ballades,
Descende au gouffre amer chercher la coupe d’or,
Et perce triomphant les vitreuses arcades !

Il est beau d’arriver où tendait votre essor,
De trouver sa beauté, d’aborder à son monde,
Et quand on a fouillé, d’exhumer un trésor.