Chanson attribue faussement à Charles l’institution du Denier de saint Pierre. Mais, touchant sa date originelle, elle ne se trompe pas : Offa fut, en effet, contemporain de Charlemagne.
Vers 376. — Lire plutôt iert. ═ Hume. O. V. la note du v. 20, sur la déclinaison d’hom. ═ Lire vaillet, avec le t étymologique que le scribe n’oublie presque jamais. (Cf. 1666.)
Vers 377. — Francs. O. À cause du cas s. p., il faut Franc. ═ Gentilz. O. Même observation. (V. la note du v. 20, sur le pluriel des substantifs dérivés des noms latins en es.) ═ Home. O. Pour l’assonance, il faut régulièrement hume, qui se trouve quatre vers plus bas. (V. la note du v. 20.)
Vers 378. — E duc e cil cunte. O. Cil a été restitué par G. et Mu.
Vers 381. — Lisez veirs. O. Veirs vaut autant et mieux que veir. L’s peut s’expliquer comme l’s final de sempres, unkes et primes. Il est difficile de supposer ici veirs au s. s. m., comme volentiers, etc.
Vers 382. — Mès. O. Mais est la forme qui, à beaucoup près, est la plus généralement employée dans le texte d’Oxford. C’est pourquoi nous l’avons partout adoptée. ═ Avrat. Mu. V. la note du v. 38.
Vers 383. — Er matin, 383. Pour rétablir la mesure, nous avons adopté main. ═ Lire her. (2745.)
Vers 384. — Ses. O. Lisez sis. V. la note du v. 39.
Vers 385. — E out preiet dejuste Carcasunie. Génin ayant lu ens el preet, traduit par : « En un pré devant Carcassonne ; » M. de Saint-Albin fait de même, et écrit : « Dans une prairie devant Carcassonne ; » M. d’Avril : « En la prairie auprès de Carcassonne. » Enfin M. Fr. Michel lit : Et out preet, et traduit : « Et eut prié près de Carcassonne. » Aucune de ces traductions ne nous semble exacte. M. Müller a restitué pre[i]et. Il s’agit, en effet, du verbe preier, proier, preer, qui vient de prædari, et signifie « piller, butiner ». Les exemples de ce verbe sont nombreux. On lit dans la Chronique de Rains (c. xxv) : Après feroit tout le pays praer ; dans les Chroniques de Saint-Denis (Ms. de Sainte-Geneviève, f° 17, r°, col. 1) : Danois praerent et gasterent la terre le roi Theodoric ; et enfin dans Ogier le Danois, v. 10752 : Dusqu’à Estampes out tot ars et préé... Et ce même verbe est employé au neutre dans Otinel : Kar Sarazin repairent de preer (v. 889) ; et dans la Desputoison de Challot et du Barbier, par Rutebœuf : Chascuns devient oisel de proie ; — Nus ne vit mès se il ne proie. Nous pourrions ici fournir beaucoup d’autres textes, que nous devons, comme les précédents, à l’obligeance de M. Frédéric Godefroy. Nous avons donc traduit : Il out preiet, par : « il eut butiné ». ═ Carcasonie. O. À cause de l’assonance et de la phonétique, Carcasunie.