suiv.), sont sortis Ganelon, Hardré, Milon, Aubouin, Herpin, Gondré, Pinabel de Sorenche, Thibaut, Fourré, Hervieu de Lyon, Thibaut d’Aspremont. ═ Suivant Parise la Duchesse (vers 15-20), il y a douze traîtres de la race de Ganelon : Hardré, Alori, Thibaut d’Aspremont, Pineau, Roger, Hervieu de Lyon, Pinabel, Roger, Samses d’Orion, Berenger, Miles (et probablement Aubouin). ═ Dans Aye d’Avignon, ce dernier s’écrie au moment de mourir : Si je vois en enfer selon m’entencion, — Je trouverai laiens mon oncle Ganelon, — Pinabel de Sorente et mon parent Guion. — Nous serons moult grant geste en cele region. (B. N. 7989, f° 104.) ═ Et Philippe Mouskes (vers 8454 et suiv.) place dans la famille des Traîtres « Guenes et ses parents, Fromont, Alori, Hardré, Samson et Amaugri ». ═ Avec les textes précédents, on pourrait croire que l’énumération des traîtres est complète : il y manque cependant ce fameux Macaire de Lausanne, de la famille de Mayence, qui, dans le poëme publié sous ce nom, attaque si injustement l’innocence de la reine Blanchefleur. C’est sans doute ce même Macaire que les Reali (Spagna, chap. 131-132) nous ont montré sous des traits si odieux... « Charles, pendant la guerre d’Espagne, le laisse en France comme son lieutenant. Il abuse de ce pouvoir, veut enlever à Charles son royaume et sa femme, le fait passer pour mort, etc. » (G. Paris, l. I, 397, 398.) ═ Dans Aiol, un traître du même nom essaie plusieurs fois de tuer le héros de ce beau poëme ; il est enfin pendu. ═ À la même famille appartient, dans Renaus de Montauban, cet Hervis de Lausanne qui propose à l’Empereur, moyennant bonne récompense, de lui livrer les fils Aymon. Et, en effet, il pense ouvrir à Charles les portes du château de Montessor, où Renaut est enfermé avec ses frères ; mais son projet est déjoué, et le misérable écartelé. (Renaus de Montauban, éd. Michelant, p. 68, vers 24 — p. 73, vers 17.) ═ La famille de Ganelon joue partout le même rôle, qui est odieux. Pas de roman sans traître ; pas de traître en dehors de cette race maudite. Dans Amis et Amiles, c’est Hardré ; dans Gui de Nanteuil, c’est Hervieu, etc. etc. C’est une malédiction qui pèse sur cette race, et l’auteur de Girars de Viane ne nous laisse pas ignorer que la cause de cette malédiction fut l’orgueil : « Les Mayençais eurent l’ambition, mais ils eurent aussi le châtiment de Satan et des anges déchus. »
II. Vie et mort de Ganelon. — Lorsque Charles, très-épris de Galienne, quitta l’Espagne, où ses enfances s’étaient écoulées près du roi Galafre, il voulut tout d’abord délivrer l’Italie des Sarrazins. Sur le siége de Rome il trouva par malheur un pape de la famille de Ganelon qui lui fit obstacle, et il ne put en triompher que grâce à l’appui du roi de Hongrie et d’un cardinal qu’il éleva plus tard sur le siége apostolique. (Enfances Charlemagne, 2e branche du Charlemagne