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NOTES ET VARIANTES, VERS 255

été un jour enlevée par le neveu de Charles, et Olivier l’avait délivrée. (Pp. 90-92 de l’édition P. Tarbé.) Mais ce nouveau combat est bien autrement important, et le récit en est très-long dans le vieux poëme. (P. 106-155.) Les deux adversaires ne sauraient se mépriser, et même, au milieu de leur lutte terrible, ils en viennent rapidement à s’aimer. Aude assiste à ce combat entre son frère et son amant. Enfin les deux héros cessent de vouloir se vaincre et de se consumer en efforts inutiles. Ils jettent leurs épées, et tombent dans les bras l’un de l’autre. C’est alors qu’Olivier fut réconcilié avec Charles, et Roland fiancé avec la belle Aude. (P. 155-156.) Et c’est ainsi que commença l’amitié de Roland et d’Olivier. ═ Nous ne retrouvons plus Olivier que dans le Voyage à Jérusalem (xiie s.), où il joue, hélas ! un très-misérable rôle. Il accompagne l’Empereur à Constantinople (v. 486-494), et y séduit la fille du roi Hugon. (V. 705-734.) De cette union naît un fils, Galien, qui cherchera son père sur toute la surface de la terre, et le retrouvera, expirant, sur le champ de bataille de Roncevaux. (Galien, xve s., chap. lxiii et dernier.) ═ Mais le poëme où la gloire d’Olivier brille du plus vif éclat, c’est Fierabras. Il en est le héros. C’est lui qui, dans un duel interminable, lutte contre le géant sarrazin, et le convertit. (Fierabras, poëme du xiiie s., v. 369-1691.) Cette victoire ne l’empêche pas de tomber aux mains du roi sarrazin Balant. (Ibid., v. 1692-1862.) Mais avec les autres barons chrétiens, il est délivré par Floripas, fille de Balant (Ibid., v. 2713-5861), et accompagne à Rome son inséparable ami Roland. ═ Dans Otinel, Olivier est un de ceux qui s’enfuient devant les païens, au siége d’Attilie. (Vers 1060-1062 de ce poëme du xiiie s.) ═ Il joue un plus beau rôle dans le Karl Meinet : Ospinel, roi de Babylone, se mesure avec lui, et a le poing coupé. Ce Sarrazin se convertit et meurt baptisé. Sa fiancée, Magdalie, fille de Marsile, veut venger Ospinel, mais tombe au pouvoir de Roland, qui se prend pour elle d’un amour trop vite partagé. Cependant Olivier n’est pas en vain le frère de la belle Aude, et parvient à arracher Roland à ces indignes amours. (A. Keller, résumé par G. Paris, Histoire poétique de Charlemagne, 489-491.) ═ Au commencement de l’Entrée en Espagne, Olivier nous apparaît luttant avec le géant Ferragus, mais cette fois vaincu. (Ms. fr. de Venise, xxi, f° 27.) La victoire de Roland le délivrera. (Ibid., f° 80-81.) Sous les murs de Pampelune, il est l’un des plus vaillants ; mais, trop fidèle à Roland, il le suit trop facilement dans son escapade de Nobles, et s’empare de cette ville avec lui. (Ibid., 177-202.) C’est à lui que Roland la donne ; mais Olivier la cède à Filidès le « Convers », et, dans une nouvelle bataille, tue le Sarrazin Folqenor. (Ibid., f° 202-211). Lorsque Roland est insulté par l’Empereur à cause de sa désobéissance, Olivier est un de ceux qui plaident le plus tendre-