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NOTES ET VARIANTES, VERS 194

fo 271-275.) Ils débarquent. Après vingt aventures, — et notamment après qu’un ermite lui a prédit sa mort au bout de sept années, — le neveu de Charlemagne arrive enfin au camp français et tombe dans les bras de Charles et d’Olivier. (Ibid., fo 275-302.) ═ Le siége de Pampelune continue. Celui qui défend la ville contre les Français, c’est encore cet ancien adversaire de Roland, c’est Isoré avec son père Malceris. Dans le poëme consacré à cette résistance, dans la Prise de Pampelune (premier quart du xive siècle), Roland ne joue réellement qu’un rôle secondaire. Cependant, lorsqu’une lutte sanglante éclate dans le camp français entre les Allemands et les Lombards, c’est Roland qui sépare les combattants, c’est Roland qui les réconcilie. (Vers 1-425.) Il est encore un de ceux qui refusent d’admettre Malceris dans le corps des douze Pairs. (405-561.) Puis il s’efface, et Isoré prend le premier rang, que son père Malceris lui dispute. (561-1199.) Charles, sur le point de périr, est sauvé par les Lombards. (1199-1963.) Altumajor est vaincu ; Logroño et Estella tombent au pouvoir des Français. (1830-2474.) À Marsile, dernier adversaire de Charlemagne, on envoie tour à tour deux ambassades, et Marsile fait tour à tour massacrer les ambassadeurs : d’abord Basan et Basile ; puis le bon chevalier Guron. (2597-3850.) Cette fois la paix devient tout à fait impossible et la guerre implacable. Les Français triomphent décidément de Malceris, et emportent Tolède, Cordoue, Charion, Saint-Fagon, Masele et Lion. (3851-5773.) Roland prend part à ces triomphes, comme au siége d’Astorga, et il ne reste plus devant ce vainqueur que Saragosse à prendre. (5773-6113.) C’est ce que constatent les premiers vers de la Chanson de Roland. ═ Il est à peine utile de signaler la place qu’occupe notre héros dans le roman de Gui de Bourgogne, œuvre toute littéraire et qui ne renferme aucun élément traditionnel. (xiiie siècle.) Nos lecteurs savent déjà comment les jeunes chevaliers de France vinrent rejoindre en Espagne leurs pères absents depuis vingt-sept années. (Vers 1-391.) Gui de Bourgogne était à leur tête, et nous avons ailleurs raconté ses victoires à Carsaude (392-709), à Montorgueil et à Montesclair (1621-3091), à la Tour d’Augorie (3184-3413) et à Maudrane. (3414-3717.) Le jeune vainqueur brise la résistance des païens, triomphe surtout d’Huidelon et, tout couvert de gloire, rejoint enfin l’armée de Charlemagne. (3925-4024.) Ce Gui, ce nouveau venu, est, comme on le voit, un véritable rival pour Roland, dont il fait pâlir la vieille gloire. Aussi tous deux se disputent-ils l’honneur d’avoir conquis Luiserne : Dieu met fin à cette lutte en engloutissant la ville. On part pour Roncevaux. (4137-4301) ═ Nous n’avons pas à revenir sur le rôle que joue le neveu de Charles dans notre Chanson de Roland. Il en est le centre, l’âme, la vie. La Trilogie dont se compose le vieux poëme lui est presque uniquement consacrée : dans