Turpin. Elle mêle à ce récit la mort de Renaud à Cologne et la prise de Narbonne. ═ 27° « La Chronique de Weihenstephan » (le ms. est du xve siècle, et l’original du xive) n’apporte aucun fait nouveau et ne renferme aucune tradition qui ne se rencontre dans le Ruolandes Liet et le Stricker. ═ 28° Il en est autrement des Conquestes de Charlemaine de David Aubert (1458). La première partie est empruntée, moitié à des poëmes que nous avons perdus, moitié au Faux Turpin. C’est avant de traverser les ports des Pyrénées que Charlemagne s’empare de Bordeaux. La prise de Nobles par Olivier et Roland et la mort du roi Fouré suivent de près la prise de Bordeaux. Puis viennent le siége et l’assaut de Pampelune et de Montjardin. Ici nous retombons en pleine Chronique de Turpin, avec le trop fameux combat de Roland et de Ferragus. Le reste des Conquestes est servilement copié sur les Remaniements de la Chanson de Roland, sur quelque texte analogue à ceux de Versailles, Paris, Venise VII et Lyon. C’est une vérité que nous n’avons pas vue dans nos Épopées françaises (II, 419). Nous nous empressons de rectifier cette erreur, et terminons ici notre résumé de la « Légende de Charlemagne », que nous avons essayé de rendre complet, mais que nous aurions voulu moins long.
D’après les textes qui précèdent, ou peut dresser le Tableau par ancienneté des sources de l’histoire poétique de Charlemagne. I. Le plus ancien groupe est représenté par la Chanson de Roland, qui repose non-seulement sur des légendes remontant au ixe et même au viiie siècle, mais encore sur des Textes historiques d’une importance considérable. (Éginhard, Annales, ann. 778, reproduit par le Poëte saxon. — Vita Karoli, IX. — L’Astronome Limousin, Vita Hludovici, Pertz, II, 608.) ═ II. En même temps que la légende de Roncevaux, mais d’une façon tout à fait indépendante et dans un autre cycle, se formait la légende d’Ogier, qui est également appuyée sur des textes historiques. (Lettre du pape saint Paul à Pépin en 760, Hist. de France, V, 122 ; Chronique de Moissac, de 752 à 814, Hist. de France, V, 69, 70 ; un Extrait du Moine de Saint-Gall, II, 26 ; plusieurs passages d’Anastase le Bibliothécaire, ann. 753, 772, 774 ; Annales Lobienses, Pertz, II, 195 ; Chronicon sancti Martini Coloniensis, ann. 778, Pertz, II, 214 ; Chronique de Sigebert de Gembloux au xie siècle, Hist. de France, V, 376 ; la Conversio Othgerii militis, œuvre du xe ou du xie siècle, B. N. S. G. L. 1607 ; le tombeau d’Ogier à Saint-Faron, Acta SS. ord. S. Benedicti, sæc. iv, pars I, pp. 664, 665.) À ce groupe se rapportent la Chevalerie Ogier de Danemarche, de Raimbert ; les Enfances Ogier, d’Adenès ; la 3e branche de la Karlamagnus Saga et la 4e du Charlemagne de Venise. ═ III. Vers la fin du xe siècle, une falsification du texte d’Éginhard donne lieu à la