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NOTES ET VARIANTES, VERS 96

19° Les Reali (vers 1350), en leur huitième livre, intitulé la Spagna, suivent d’abord pas à pas notre Entrée en Espagne et la Prise de Pampelune ; il arrive même que les Reali comblent ici certaines lacunes de ces poëmes. (Défaite de Malqidant ; Olivier, revêtu des armes de Roland, met les païens en fuite...) Pour la fin de l’expédition d’Espagne, le compilateur des Reali aurait suivi, d’après M. G. Paris, un Roncevaux en vers français, qui n’est point parvenu jusqu’à nous, et qui était sans doute du même auteur que l’Entrée en Espagne. (Nicolas de Padoue.) Mais la Spagna des Reali n’est pas encore publiée, et tout donne à penser qu’elle doit se rapprocher notablement de la Chronique de Turpin et de l’œuvre de Philippe Mouskes. ═ 20° La Spagna istoriata de Sostegno di Zanobi (xive s.) n’est qu’une imitation poétique, un « délayage » des Reali. ═ 21° Les Romances espagnoles sont les unes françaises, les autres espagnoles d’inspiration. Dans la Romance : C’était le Dimanche des Rameaux, on voit fuir le roi Marcim devant Roland, avec des pleurs et des imprécations lamentables. Dans la romance de Dona Alda, on assiste à un songe de la belle Aude, et cet épisode est à peu près semblable à la donnée de nos refazimenti. (Cf. de Puymaigre, les Vieux Auteurs castillans, II, 325.) Dans une autre romance, Roland meurt de douleur sur le champ de bataille, à la vue de la tristesse et de l’isolement de Charlemagne. (Études religieuses des Pères jésuites, VIII, 41.) D’autres enfin célèbrent à l’envi leur Bernard del Carpio, au préjudice de notre Roland. (Primavera, I, 26-47.) ═ 22° Le Charlemagne et Anséis en prose (ms. 214 de la Bibliothèque de l’Arsenal, xve s.) reproduit servilement la Chronique de Turpin, qu’il agrémente d’une façon insupportable. Le compilateur ne manque pas, d’ailleurs, de donner un rôle très-important à Anséis de Carthage, dès la première partie de son Roman. C’est la seule originalité de cette œuvre extraordinairement plate. ═ 13° Le Galien (ms. 226 de la Bibl. de l’Arsenal, xve s.), et tous les incunables qui depuis le xve siècle sont calqués sur ce texte trop peu connu, nous montrent le fils d’Olivier et de Jacqueline, Galien, arrivant sur le champ de bataille de Roncevaux au moment même où Olivier va rendre le dernier soupir. Or Galien est, depuis de longues années, à la recherche de son père, et il a la joie suprême de pouvoir s’en faire reconnaître. ═ 24° La Conqueste du grant Charlemaine des Espaignes, qui n’est qu’une version en prose de notre Fierabras (la 1re édition est de 1478), se borne à traduire la Chronique du Faux Turpin. ═ 25° Les Guerin de Montglaive incunables contiennent également un résumé de la bataille de Roncevaux, d’après les seuls textes latins. ═ 26° La « Chronique du ms. 5003 », signalée par M. G. Paris (le ms. est du xvie siècle ; l’original peut-être du xive), est un autre calque de la Chronique de