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NOTES ET VARIANTES, VERS 96

nous fournit un récit de la guerre d’Espagne qui ne ressemble en rien à tous les autres.... « Tous les chrétiens ayant été massacrés par les Sarrazins, Charles rassemble 53,066 jeunes filles dans le Val-Charlon, près des défilés de Sizer. Les païens tremblent et se soumettent. » (G. Paris, l. I, 271.) ═ 5° La « Chronique du manuscrit de Tournai » (commencement du xiiie siècle) suit, en général, le récit du Faux Turpin. Elle est la première à nous donner la légende de Ganelon, qui, au moment de lutter en combat singulier avec le fils de Gondrebuef de Frise, pique des éperons, s’enfuit et est à grand-peine atteint et ramené devant le Roi. (V. le texte de la Chronique de Tournai, dans le Philippe Mouskes de Reiffenberg, I, pp. 469-473.) Ce même récit se retrouve dans les refazimenti de la Chanson de Roland. (V. le texte de Paris, vers 12527 et ss. de l’éd. Fr. Michel ; Venise vii, etc.) ═ 6° « La Chronique Saintongeoise » (commencement du xiiie siècle) interpole le Faux Turpin. Elle y ajoute le récit de Bordeaux délivré par les Français, et d’une lutte de Roland contre le roi de Libye. (Histoire poétique de Charlemagne, p. 271.) ═ 7° Les Remaniements de la Chanson de Roland (seconde partie du mss. iv de Venise ; — ms. vii de Venise ; — textes mss. de Paris, de Versailles, de Lyon, fragment lorrain, etc.) suivent en général l’affabulation du texte d’Oxford pour toute la première partie de notre vieux poëme. Ils se contentent de le délayer extraordinairement. ═ « C’est à son retour de la grande expédition d’Espagne que Charles, dans le ms. iv de Venise (f° 88, r°, 2e colonne), aperçoit Narbonne, et éprouve soudain le très-vif désir de l’avoir en sa possession. Et c’est alors que le fils d’Hernaut de Beaulande, Aimeri, s’en empare. » (V. Épopées françaises, III, 218-220.) ═ Quant aux mss. de Paris, Versailles, Venise vii et Lyon, ils racontent un peu différemment toute la fin de notre roman : nous allons les résumer.... « Lorsque Charles est de retour en France, après le désastre de Roncevaux, il envoie cinq chevaliers en message à sa sœur Gille, mère de Roland, qui est à Mâcon, et à Girart, qui est à Vienne : « Qu’il m’amène la belle Aude. » (Ms. de Paris, éd. Fr. Michel, 10022-11107.) Ganelon s’enfuit alors une première fois, et pense échapper à la colère de l’Empereur. Mais Othes le poursuit et, après vingt aventures, lui livre un combat acharné, parvient à s’en emparer et le rend à Charles. (Ibid., 11108-11560.) Cependant les messagers de Charles sont arrivés à Vienne et ont fait à Girart le message du roi de France. Ils ne lui apprennent pas la mort de Roland ; mais Aude a des pressentiments, des songes terribles. Malgré tout, elle part avec son oncle Girart. Ils arrivent ainsi au camp français, et l’Empereur veut faire croire à la fiancée de Roland que son fiancé a épousé une autre femme. Mais Aude ne peut ajouter foi à de tels récits et soupçonne l’affreuse vérité. Sur ces entre-