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NOTES ET VARIANTES, VERS 96

reproche cruellement et va jusqu’à le frapper. Roland s’éloigne, et quand Charlemagne, apaisé, envoie à sa poursuite, il n’est plus possible de le trouver. (Ibid., 162-220.) Roland est en Orient, où il se met au service du « roi de Persie », délivre la belle Diones, organise l’Orient à la française et fait le pèlerinage des Saints Lieux. (Ibid., 220-275.) Mais il se hâte de revenir en Espagne et tombe, tout en larmes, aux pieds de l’Empereur. (Ibid., 275-303.) La réconciliation est faite, mais la grande guerre est loin d’être finie : Pampelune, en effet, est toujours défendue par Malceris et Isoré, son fils. Leur courage ne parvient pas à sauver la ville, et Charlemagne y entre. (Prise de Pampelune, prem. quart du xive siècle, éd. Mussafia, vers 1-170.) Par malheur, les Français ne restent pas unis dans leur victoire, et une épouvantable lutte éclate entre les Allemands et les Lombards. C’est Roland qui a la gloire de les séparer et de faire la paix. (Ibid., 170-425.) Il reste à régler le sort du roi Malceris, et Charles, si cruel tout à l’heure contre les Sarrazins, devient tout à coup d’une générosité ridicule. Il veut faire de Malceris un des douze Pairs ; mais aucun d’entre eux ne veut céder sa place au nouveau venu : tous préfèrent la mort. (465-561.) Malceris, furieux de ce refus, parvient à s’échapper de Pampelune. (Ibid., 561-759.) Mais le fils du fugitif, Isoré, est demeuré fidèle à Charles et aux chrétiens. Il en vient, pour ses nouveaux amis, à méconnaître jusqu’à la voix du sang et à lutter contre son père, qui, par aventure, échappe une seconde fois aux mains des Français. (Ibid., 760-1199.) Charles cependant ne perd pas l’espoir de conquérir l’Espagne, et c’est ici que commence une nouvelle série de batailles sanglantes, où il joue véritablement le premier rôle. À la tête de ses ennemis est encore Malceris, type du païen farouche et intraitable ; près de Malceris est Altumajor. Ce ne sont pas de petits adversaires. Dans la mêlée, le roi de France se voit tout à coup cerné par les troupes païennes, et serait mort sans l’aide providentielle de Didier et de ses Lombards. (1199-1953.) Enfin, les païens sont vaincus. Altumajor, forcé de devenir chrétien, remet à l’Empereur Logroño et Estella. (Ibid., 1830-2474.) Devant les Français victorieux, il ne reste plus guère que Marsile, et ce sera désormais le grand adversaire de Charles et de Roland. On agit d’abord avec lui par la diplomatie, et, sur la proposition de Ganelon, on lui envoie deux ambassadeurs, Basin de Langres et son compagnon Basile. Ils sont pendus sur l’ordre de Marsile, et cette violation du droit des gens sera plus tard rappelée avec horreur dans la Chanson de Roland. (Ibid., 2597-2704.) Un tel crime ne déconcerte d’ailleurs ni Ganelon ni Charlemagne, et l’on décide d’envoyer une seconde ambassade à Marsile. Guron est choisi : il est surpris par les païens, et n’a que le temps, après une résistance sublime, de venir expirer aux pieds de Charles, qui le vengera. (Ibid., 3140-5830.) La