des couleurs de l’écu. D’ailleurs le substantif vermeil (venant de vermiculus, qui, dans saint Jérôme, signifie déjà écarlate, à cause de la cochenille, du petit ver qui donne cette teinture), ce substantif, disons-nous, a pu précéder l’adjectif.
VERNES. R. p. f. Vergues (il est difficile d’admettre l’étymologie virga. À moins que le scribe n’ait écrit vernes, au lieu de verges, ce qui est fort possible) : En sum ces maz e en cez haltes vernes, 2632.
VERRAI. Verbe act., 1re p. s. du fut. de vedeir (Videre-habeo), 316, 2199.
VERRAT. Verbe act., 3e p. s. du fut. de vedeir (Videre-habet), 83, 578.
VERREIZ. Verbe act., 2e p. p. du fut. de vedeir (dans deux laisses en ei), 564, 3754.
VERREZ. Verbe act. Même temps, même personne que le précédent (Videre-habetis), 49, 953, 1079.
VERRUM. Verbe act., 1re p. p. du fut. de vedeir (Videre-habemus), 3179.
VERS. S. s. m. Sanglier (Verres), 727. — R. s. m. : ver, 732. Mü. a, dans les deux cas, restitué urs.
VERS. Prép. 1° « Vers, du côté de, dans la direction de... » (Versus) : Li Empereres tent ses mains vers Deu, 137. Vers Engletere passat la mer, 372. Cf. 702, 706, 2055, 2373, 2693. ═ 2° « Envers, en faveur de... » Cele ne l’veit vers lui ne s’esclargisset, 958. Ce sens est aisément dérivé du premier.
VERSERENT. Verbe neutre ou act., 3e p. p. du parf. simpl. (D’un verbe en are, formé sur versus, part. de vertere, retourner. Versârunt.) Rumpent cez cengles, e cez seles verserent, 3573. Même en se reportant au texte, il est bien difficile de préciser si nous avons ici affaire au neutre ou à l’actif.
VERTE. Adj., s. s. f. (Viridis), 3389. — R. s. f. : verte, 671, 1569, 1614, 2175.
VERTUDABLE. Adj., s. s. m. Fort, vigoureux (d’un mot en abilis, formé sur virtutem) : Vait le ferir cum hume vertudable, 3425.
VERTUT. R. s. f. (Virtutem), 1045, 1246, 1508, 2229, 3111, 3602. — R. p. f. : vertuz, 2096, 2458, 2716. ═ Le sens varie. 1° C’est d’abord celui de « force, puissance physique » : Par grant vertut, si l’est alet ferir, 1246. Cf. 1508, 2229, 3602. ═ 2° « Puissance, force morale » : Seignurs franceis, de Deu aiez vertut, 1045. Et, en parlant du signe de la croix : Seignat sun chef de la vertut poisant, 3111. ═ 3° Au pluriel, vertuz signifie « miracles » : Li ber Gilie por qui Deus fait vertuz, 2096. Cf. le v. 2458, où peut-être le scribe aurait dû employer le singulier. Par extension, les païens y disent de leurs dieux : En Rencesval (malvaises) vertuz firent, 2716.
VERTUUS. Adj., s. s. m. Fort, courageux (Virtuosus) : Grandonie fut... vertuus e vassal cumbatant, 1593, 1594.
VERTUUSEMENT. Adv. Fortement, vigoureusement (Virtuosamente) : Li quens le fiert tant vertuusement — Tresqu’ à l’ nasel tut le helme li fent, 1601, 1602.
VESPRÉE. R. s. f. Soir (Vesperatam) : Passet li jurz, si turnet à la vesprée, 3560.
VESPRES. S. s. m. Soir (Vesperus, et non pas vesper, qui n’expliquerait point l’s final) : Bels fut li vespres e li soleilz fut cler, 157. Esclargiz est li vespres, 1807. — R. s. m. : vespre, 3478 ; vespres, 2447, et vespere : Einz le vespere ert mult gref la departie, 1736. ═ Malgré ce dernier exemple, je pense que vespere se prononçait vespre. Comme écriture, d’ailleurs, vespere semble plus en harmonie avec la physionomie générale de notre texte.