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VEIENT — VEIR

prés. (Viare, viet.) Jo ne vos vei : veied vus damne Deu, 2004. Ainsi parle Olivier à Roland, qui, aveuglé par son propre sang, ne voit pas son ami et le frappe d’un coup terrible, le prenant pour un païen. Notre traduction n’est, d’ailleurs, qu’une hypothèse, et nous avouons que le passage est douteux. F. Michel traduit par « voie » et dérive ainsi veied de videat.

VEIENT. Verbe act., 3e p. p. de l’ind. prés. de vedeir (Vident), 1467, 3687. V. Vedeir.

VEIER. R. s. m. Voyer (Viarium) : Li Reis cumandet un soen veier Basbrun, 3952. C’est ce Basbrun qui est chargé de pendre les trente parents de Ganelon : il s’agit donc d’un personnage de très-petite condition. Dans Berte aux grands pieds, la Reine trouve un refuge chez Simon le Voyer.

VEIES. R. p. f. (Vias), 405, 2464.

VEIEZ. R. p. f. Le scribe a écrit, par erreur, veiez, au lieu de veies, 2852. V. le précédent.

VEILL. Adj., r. s. m. Vieux (Vetulum) : Truvat Gerard le veill de Russillun, 2189. Cf. 3470. — S. p. p., veill : As eschecs [juent] li plus saive e li veill, 112. ═ Ce mot s’emploie substantivement. ═ Il se trouve en assonance dans un couplet en ier : c’est donc vieill ou viel que le scribe eût dû écrire. V. Velz, Veillz, Veilz, et surtout Vielz.

VEILLANTIF. R. s. m. Nom du cheval de Roland (il faut supposer un type barbare tel que Vigilantivus, fait sur Vigilans) : Est passez Rollanz sur Veillantif, sun bon cheval curant, 1153. Cf. 2032.

VEILLZ. S. s. m. Vieux (Vetulus) : Vint... Anseïs li veillz, 769. V. le suivant, Veill, Veilz, etc.

VEILZ. S. s. m. Vieux (Vetulus) : Ja estes vus veilz e fluriz e blancs, 1771. Cf. 2409, 2807. ═ Même observation qu’au mot veill, relativement à la forme correcte de ce vocable. Lire vielz, ce mot ne se trouvant que dans les assonances en ier.

VEINTRE. Verbe act., inf. prés. Vaincre (Vincere), 2211. — Ind. prés., 3e p. s. : veint, 2567. — Parf. comp., 1re p. s., avec un r. p. f., ai vaincues : Tantes batailles ai vaincues, 2306. Cf. 865. 3e p. s., avec un r. s. f., ad vaincue : Carles ad sa bataille vencue, 3649. Cf. 3934. Et avec un r. p. m. : ad vencuz, 555. 2e p. p., avec un r. p. m. : avez vencuz, 238. 3e p. p., avec un r. s. m. : unt vencut, 2042. — Fut., 3e p. s. : veintrat, 735. 1re p. p. : veintrum, 1233, 1535. ═ Au passif. Ind. prés., 1re p. s., avec un s. s. m. : sui vencut, 2087. 3e p. s., avec un s. s. m. : est vencut, 1394, 2271, 3930 (Vencut est li esturs), et est vencud, 235. 3e p. p., avec un s. p. m. : sunt vencuz, 3642. — Fut., 3e p. s., avec un s. s. m. : ert vencut, 2153. — Subj. prés., 3e p. s., avec un s. s. m. : seit vencut, 3609. 1re p. p., avec un s. p. m. : seium vencuz, 1046. — Part. pass., s. s. m. : vencut, 1394, 2087, 2153, 2271, 3609, 3930 ; vencud, 235. S. p. m., vencuz, 1046. R. s. m. : vencut, 2042. R. s. f. : vencue, 3649, 3934. R. p. m., vencuz, 238, 555. — R. p. f. : vencues, 865, 2306. ═ Rien à remarquer sur ce verbe, sinon que l’on disait « vaincre une bataille », et « la bataille est vaincue... »

VEIR. Adj. (Verus, vera.) Voc., s. f., veire : Veire paterne, 2384, 3100. — R. s. f., veire : Chrestiene est par veire conoisance, 3987. — S. p. m., veir : Baptiset sunt... veir chrestien, 3672, Veir pourrait bien ici être adverbe. ═ L’emploi le plus fréquent de ce mot est au neutre : Sire, vos dites veir, 2754, 3414. Veir dites, 760. Ne dient veir, 1436. Dans ces quatre exemples, veir dérive évidemment de verum. Il en est de même de la lo-