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UNQUES — VAILLET

paraison de ces quatre formes, il nous paraît impossible de tirer un argument solide en faveur de la doctrine qui attribue le Roland à deux auteurs ou à deux scribes.

UNQUES. Adv. Jamais (Unquam), 2888. Cf. 1° unkes ; 2° unc ; 3e unches. V. Unkes.

UNS. Adj., s. s. m. (Unus), 369, 617, 940, 1048, 1235, 1529, 1650, 2274, 3153, 3154, 3818, 3951, et un, 627, 890, 941, 1241, 1519, 1631. — S. s. f. : une. — R. s. m. : un, 11, etc.etc., et uns, par erreur, 728. — R. s. f. : une, 6, 203, 658. ═ Li uns est opposé à l’altre, 2069, et l’un, de même, 208, 1624. ═ L’altre est quelquefois sous-entendu : Li Empereres est l’uns (des dous), 3501. ═ Par uns e uns, 2190, signifie « un à un ». ═ Aux vers 3371 et 2843, notre manuscrit porte de uns ad altres. Mü. a substitué d’ures en altres, d’après Venise IV et Versailles.

UNT. Verbe act., 3e p. p. de l’ind. prés. d’aveir (Habent), 99, 161, 842, 998, 1180, 1584, 1683, 3222, etc. V. Aveir.

URE. R. s. f. Heure (Horam) : Dès l’ure que nez fui, 2371, et ore : A itel ore, 3212. V. Ore.

URS. S. p. m. Ours (Ursi) : Urs e leuparz les voelent puis manger, 2582. — R. p. m., urs : Vus li durrez urs e leuns e chens, 30. Cf. 128 et 2558.

USET (ad). Verbe act., 3e p. s. du parf. comp. d’user. (User est un verbe formé sur un type latin tiré du supin d’uti : usum, usare.) Si ad sun tens uset, 523. — Part. pass., r. s. m. ou n. : uset, 523. ═ « Avoir usé son temps », c’est « avoir fini sa vie, être voisin de la mort ».

UVERIR. Verbe act., inf. prés. Ouvrir. (Aperire ?) En parlant des cadavres de Roland, d’Olivier et de Turpin, notre poëte dit que Charlemagne : (De)devant sei les ad fait tuz uverir, 2964. — Parf. simpl., 3e p. s., uverit : Uverit les oilz, 228. — Part. pass., s. s. f., uverte : De Pareïs li seit la porte uverte, 2258.

V

VAILLANZ. Part. prés., employé adjectivement, s. s. m. (Valens, valentem.) Li altr’er fut ocis... Oliver li proz e li vaillanz, 3186. Vaillant : Margariz est mult vaillant chevaler, 1311. Cf. 1593. — S. s. f., vaillant : Païen escrient : « Preciuse est vaillant, » 3471. — Voc., s. m., vaillanz : E ! gentilz quens, vaillanz hom, ù ies tu, 2045. — R. s. m., vaillant : Nus n’avum plus vaillant chevaler, 1504. — S. p. m. : vaillant, 3515. — Voc., p. m., vaillant : Ore, oiez, franc chevaler vaillant, 2657. — R. p. m., vaillanz : XX milie Francs retendrai ben vaillanz, 789. Cf. 3020. ═ Il faut observer que, dans ce dernier vers, vaillanz est employé substantivement : XV milies de bachelers, de nos meillors vaillanz. ═ Le sens le plus ordinaire est notre sens actuel, celui de « brave ». Mais valere signifiait, en latin, « avoir de la valeur, valoir tel ou tel prix ». Ce sens se retrouve dans notre Roland, au v. 1168. En parlant du butin que les Français se promettent, Roland leur dit : Nuls reis de France n’out unkes si vaillant. C’est ce sens, véritablement étymologique, que nous retrouvons dans le neutre vaillant, qui a la force d’un adverbe dans le vers suivant : Vaillant à un dener, 1962.

VAILLET. Verbe neutre, 3e p. s. du subj. prés. de valeir. (Valeat.) Enprès sun colp ne quid que un