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TERVAGANT — TOLT

Males teches signifie « choses déshonorantes, vices, crimes. » (Ducange dérive teche de tasca, qui est un des noms du « champart ». La raison qu’il en donne est par trop ingénieuse : Galli nostri usurpant vocem tasche pro quavis macula aut labe, quod agri, qui hujusmodi præstationibus gravantur, inquinati et commaculati quodammodo sint. Et, deux lignes plus bas, Ducange est forcé d’avouer que teche se prend en bonne comme en mauvaise part, et qu’on trouve bone teche, à côté de male teche. Il vaut mieux avouer que l’étymologie de ce mot est inconnue. Cf. dans Diez, I, 406, l’article tacco.) Tetches ad males e mult granz felonies, 1633.

TERVAGANT. R. s. m. Nom d’un des trois dieux des Sarrazins, d’après nos Chansons de Geste. Le premier est Mahum ; le second, Apollin. (On a donné l’étymologie ter et vagantem ; mais il la faudrait plus solidement justifier.) Tervagan, 611, 2589, 2696, 3267.

TI. Adj. ou pron. possessif de la 2e p., s. p. m. (Tui, ou plutôt une forme populaire analogue à sam, pour suam.) De vasselage te conoissent ti per, 3901.

TIEDEIS. R. p. m. Thiois, Allemand (sur la rac. Deutsch) : Asez i ad Alemans e Tiedeis, 3796.

TIERRIS. S. s. m. (Theodericus ; origin. germ. Dieterich. V. Pott, 115.) Il y a deux personnages de ce nom dans le Roland : 1° Thierry, duc d’Argone, dont il est question aux vers 3083 et 3534. 2° Thierri, frère de Geoffroi d’Anjou, et champion de Roland contre Pinabel (v. 3899, 3924, 3934, 3892, 3806, 3843). ═ Au s. s. m. : Tierris, 3083, 3924, 3934, et Tierri, 3899. — V. s. m. : Tierri, 3892. — R. s. m. : Tierri, 3534 3806, 3843.

TIGE. R. s. f. (Tige vient de tibia, par la consonification du second i. Cf. l’étymologie germanique twig ?). Vait s’apuier suz le pin à la tige, 500.

TIMOINE. R. s. Encens. (Ducange avoue n’avoir rencontré pour la première fois le mot antimonium que dans Constantin l’Africain, vers 1100. Nous avons donc eu tort, ainsi que Michel, de traduire ce mot par « antimoine ». Je le crois dérivé de thymiamen, thymyaminis, qui existait probablement à côté de thymiama. Or thymiama signifie l’encens liturgique, composé de plusieurs parfums, et notamment de myrrhe.) Timoine e mirre i firent alumer, — Gaillardement tuz les unt encensez, 2958.

TIMOZEL. R. s. m. Nom d’un païen (?) : Vunt ferir un païen, Timozel, 1382.

TINDRENT. Verbe act., 3e p. p. du parf. simple de tenir (Tenuerunt), 2113, 2707, 3113, 3663. V. Tenir.

TINEL. S. s. m. Massue (V., dans Ducange, Tinellus) : Tient sun espiet... La hanste (fut) grosse cume uns tinel, 3153.

TINT. Verbe act., 3e p. s. du parf. simple de tenir (Tenuit), 139, 647, V. Tenir.

TINT. Verbe act., 3e p. s. du subjonctif présent de tinter. (Tinnitet.) N’i ad celoi ki mot sunt ne mot tint, 411.

TIRER. Verbe act., inf. prés., employé substantivement. (Néerlandais téren (?). Cf. l’article tirare dans Ducange.) Lorsqu’un païen s’approche de Roland mourant, et veut lui arracher son épée : En cel tirer li quens s’aperçut alques, 2283. (Le Ms. porte tireres.) — Ind. prés., 3e p. s., tiret : Tiret sa barbe, 2414 et 4001.

TIS. Adj. ou pron. possessif de la 2e p. (Tuus), 223, 287, 297, 3900. — R. s. : tun, 291, 1984, 3994. — S. p. m. : ti, 3901. ═ Pour la rareté de ces exemples, voyez Te.

TOLT. Verbe act., 3e p. s. de l’ind. prés. de toldre, « enlever ». Le sens