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SES — SIED

3e personne, r. p. m. (Suos.) V. le précédent.

SES. Pron. ou adj. possessif de la 3e personne, r. p. f. (Suas.) Voyez plus haut ses.

SET. Verbe act., 3e p. s. de l’ind. prés. de saveir. Sait (Sapit), 427, 530, 1035, 1173, 1379, 1675, 1878, 1886, 2098, 2553. V. Saveir.

SET. Nom de nombre indéclinable (Septem), 2, 31...

SEVENT. Verbe act., 3e p. p. de l’ind. prés. de saveir (Sapiunt), 716, 1436.

SEVERET (ad). Verbe act., 3e p. s. du parf. comp. de severer, avec un r. s. m. (Habet separatum.) Le destre poign li ad de l’ cors severet, 2781. — Avec un r. s. f. : Tute la teste li ad par mi severée, 1371. — Part. pass., r. s. m. : severet, 2781. R. s. f. : severée, 1371, et sevrée : Cil tint la tere entresqu’en Val-Sevrée, 3313. ═ On prononçait partout sevret, sevrée ; car le premier a de separatus est bref et doit tomber.

SEVERIN. R. s. m. Nom de saint (Severinum) : De sur l’alter seint Severin le baron — Met l’oliphan, 3685. Il est ici fait allusion à l’église Saint-Severin de Bordeaux.

SEVRET, SEVRÉE. v. Severet.

SEZ. Adv. Assez (Satis) : De lui venger jamais ne li ert sez, 1960.

SEZILIE. R. s. f. Il ne saurait être question de la Sicile (Siciliam) dans le passage de notre poëme où se trouve ce mot. Il s’agit, en effet, de Roland, et il énumère, parmi ses conquêtes, Balasguet e Tuele et Sezilie (v. 200). Est-ce Séville ? Puisque notre héros énumère uniquement ses conquêtes en Espagne, c’est possible et même probable. V. Sibilie.

SI. Adj. ou pron. possessif de la 3e personne, s. p. m. (Sui), 99, 285, 636, 976, 1552, 2478, 2668, 2788... V. Ses.

SI. Adv. (Sic.) 1° Le premier sens de si est celui de sic, en latin, « ainsi ». Dans ce sens, il précède un verbe. E il si firent, 2155. Si ferum, 24. ═ 2° Avec cum, il signifie « de même que... » : Si cum li cerfs s’en vait devant les chiens, 1874. ═ 3° Devant un adjectif ou un autre adverbe, « tellement ». a. Devant un adjectif : La meie mort me rent si anguissus, 2198. Quant l’ot Rollanz, Deus ! si grant doel en out, 1196. b. Devant un adverbe : Si lungement tuz tens m’avez servit, 1858. Cornent si halt sunent li munt, 2111. En ce dernier vers, que est sous-entendu devant sunent. Cf. 2146. ═ 4° Si, avec que, signifie : « De telle sorte que, assez pour... » : Ne poet vedeir si cler — Que reco[no]istre poisset nul hom, 1993. Cum fus si os que me saisis, 2292, 2293. ═ 5° Si en est venu de bonne heure, dans les textes romans, à n’être plus qu’une particule explétive, donnant plus de force à l’affirmation. En vers, c’est souvent une cheville : Si me guarisez e de mort e de hunte, 21. Il est mes filz e si tendrat mes marches, 3716. Cf. 38, 1999... ═ Si se combine avec le, et forme si l’ : Enceis ne l’ vit, si l’ recunut, 1596. Si l’ verrez, 953, 1294. Il se combine également avec les, et nous avons si’ s, qu’il faut, comme le précédent, écrire en deux mots : Si’ s aquillit e tempeste e ored, 689. Si’ s prist à castier, 1739, etc.

SI. Conjonction exprimant la conditionnalité. (Si.) Si ceste acorde ne volez otrier, 475. Franceis murrunt si à nus s’abandunent, 928. La forme correcte est se. V. ce mot.

SIBILIE. R. s. f. Nom de ville (est-ce Séville ?) : Curant i vint Margariz de Sibilie, 955.

SIED. R. s. Ville ; plus généralement, lieu où l’on séjourne ; plus spécialement, lieu où séjourne le roi. C’est à peu près la même idée qui nous fait dire aujourd’hui : « le