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SASFRET — SE

Les gens du pays où se lève le soleil), 147, 612, 932, 1509, 2071, 2274, et Sarrazin, 1631. — R. s. m. : Sarrazins, 253 ; Sarazin, 269. — S. p. m. : Sarrazin, 1625, et Sarrazins, 410. — R. p. m. : Sarrazins, 367. ═ Ce mot est presque partout employé substantivement ; mais il faut noter le vers 367, où il est véritablement adjectif : Asemblet s’est as sarrazins messag(es)...

SASFRET. Part. pass. employé adjectivement, r. s. m., 2499. — S. p. m. : sasfret, 3141. Ce sont là deux erreurs évidentes de notre scribe, et il faut partout lire safret ou saffret. V. ce mot.

SATHANAS. S. s. m. (Du latin Satanas, qui est calqué sur l’hébreu, lequel signifie « ennemi ».) L’anme de lui enportet Sathanas, 1268.

SAVEIR. Verbe employé substantivement, s. s. Habileté (Sapere) : Vostre saveir est grant, 3509. — R. s. : Li Amiralz est mult de grant saveir, 3279. Par mun saveir vinc jo à guarisun, 3774. Cf. 234. — R. p., saveirs : Par voz saveirs se m’ puez acorder, 74.

SAVEIR. Verbe act., inf. prés. Savoir (Sapere) : Poez saveir que mult grant doel en out, 1538. — Ind. prés., 1re p. s. : sai, 191, 310, 530, 760, 1082, 1386, 1700, 2837, 3715 ; 3e p. s. : set, 427, 530, 1035, 1173, 1675, 1886, 2098, 2553 ; 1re p. p. : savum, 2503 ; 2e p. p. : savez, 363, 1773, 3413 ; 3e p. p. : sevent, 716, 1436. — Parf. simpl., 3e p. s., sout : Guenes le sout, li fel, le traïtur, 1024. — Fut., 2e p. s., saveras : De m’ espée enquoi saveras le nom, 1901. — Impér., 2e p. p. : sacez... — Subj. prés., 3e p. p., sace[n]t : Sunez vos graisles, que mi paien le sace[n]t, 3136. ═ Ce verbe est employé dans toutes ses acceptions actuelles. Rem. la locution « n’en savoir mot » : Il n’en set mot n’i ad culpe li bers, 1174.

SCAZ. R. s. f. (Il est bien difficile d’admettre que ce soit Cadix, Gades.) Cil tient la tere en tre(s)qu’à scaz marine, 956.

SCEPTRE. R. s. (Sceptrum.) Puis, si li tolent (à Apollin) ses sceptre e sa curune, 2585.

SCIENCE. R. s. f. Savoir. (Scientiam.) En parlant des Français qui montent à cheval pour la bataille, notre poëte dit : Puis, sunt muntez, e unt grant science, 3003.

SE. Pronom personnel, régime. Il s’emploie : 1°, au singulier : Li reis Marsilie... se culchet, 12, etc., et 2°, au pluriel : Einz que il moergent, se vendrunt mult cher, 1690, etc. ═ L’e de se est souvent supprimé, non-seulement dans la prononciation, mais même dans l’écriture ; — non-seulement devant une voyelle, mais devant une consonne : Ne s’ poet guarder que mals ne li ateignet, 9, etc. etc.

SE. Conjonction, exprimant l’idée de conditionnalité, et venant toujours de la conjonction latine si. (Dans tous les textes romans du moyen âge, se vient de si, et si vient de sic.) Par voz saveirs, se m’ puez acorder, — Jo vus durrai or e argent, 74, 75. Se en rere guarde troevet le cors Rollant, — Cumbatrat sei, 613. Se Carles vient, de nus i averat perte ; — Se Rollanz vit, nostre guerre novelet, 2117, 2118. Fol seie, se jo l’ ceil, 3757. Cf. 986, 987, etc. ═ Se reçoit, par une extension toute naturelle, le sens de « à moins que » : N’en parlez mais, se jo ne l’ vos cumant, 273. ═ Une locution très-usitée est « se nun » dans le sens de notre « sinon ». Mais, dans le Roland comme dans les autres textes du moyen âge, se est séparé de nun par un ou plusieurs mots : Ja mar crerez bricun... — Se de vostre prod nun, 221. N’i ad eschipre qui s’ cleimt se par loi nun, 1522. N’ad talent que li facet