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RUNERS — SAI

RUNERS. R. s. Ki tint la marche de l’ val de Runers, 2209. Ce vers se trouve dans une laisse assonancée en ier : c’est donc à tort que Mü. en a remplacé les derniers mots par ceux-ci : De Genes de sur mer. Il faut Runiers ou plutôt Riviers. Origine incertaine.

RUSÉE. S. s. f. Rosée (d’un subst. formé sur ros, roris : rosata) : Pluie n’i chet, rusée n’i adeiset, 981.

RUSSILLUN. R. s. m. Roussillon. ═ Il ne s’agit pas ici du pays de Roussillon, au pied des Pyrénées, qui doit son nom à Ruscino, ville de la Narbonnaise, ni de cette petite ville de Dauphiné qui correspond peut-être à la localité appelée Figlinœ ou à Urseolis ; mais de Roussillon, près de Châtillon-sur-Seine. Ce mot ne s’applique, en effet, dans notre Chanson, qu’à Girart de Roussillon, lequel fut duc de Bourgogne, 1896, 2189, 2409 (?).

S

S’ pour SE. Pron. pers. Ne s’ poet guarder que mals ne li ateignet, 9. Là vunt sedeir cil ki s’ deivent cumbatre, 3854. V. Se.

S’ pour SA. Pronom ou adjectif possessif, s. f. S’espée, 346, 607, 1527... V. Sis, sa.

SA. Pron. ou adj. possessif, s. s. f. (Ne peut venir de sua, qui a donné sue, mais de sa latin. On a fait observer avec raison qu’on trouve sam dans Plaute, pour suam.) Sa custume est qu’il parolet à leisir, 141... — R. s. f., sa : Carles serat ad Ais, à sa capele, 52. Cleimet sa culpe, 2239. Cf. 140, 365, 574, 614, 1407, 1630, 1632, 2593, 3975, etc. etc. V. Ses.

SABELIN. Adj., r. s. m. De martre zibeline (du russe sobol, ou du polonais sobal, martre zibeline. V. Ducange, au mot sabelum, qui a le même sens et a donné l’adj. sabelinus. Cf. Diez, Lex. Étym. au mot zibellino, I, p. 450) : Afublez est d’un mantel sabelin, 462. — R. s. f., sabelines : Cez pels sabelines, 515.

SACENT. Verbe actif, 3e p. p. du subj. prés. de saveir. (Sapiant.) Sunez voz graisles que mi païen le sace[n]t, 3136. V. Saveir.

SACEZ. Verbe actif, 2e p. p. de l’impér. de saveir. (Sapiatis.) Ço dist Marsilies : « Guenes, par veir sacez », 520. V. Saveir.

SAFRÉE. Part. pass. employé adjectivement, r. s. f. Bordée ou brodée d’orfroi (de la même famille que « safran », qui vient de l’arabe za’faran ; Diez, I, 448, au mot zafferano) : Tranchet (sa) bronie safrée, 1372. Le haubert était, en effet, bordé d’une bande de fils d’or probablement insérés dans les mailles. — R. s. m., sasfret : Si ad vestut sun blanc osberc sasfret (pour saffret), 2499. — S. p. m., safrez : Cil osbercs safrez, 1032. Cf. sasfret, au vers 3141. — S. p. f. : safrées, 3307, et saffrées, 1453.

SAGES. Adj. s. s. m. (Sapius par la consonification de l’i.) L’Arcevesque ki fut sages e proz, 3691, et sage : Mult par ies ber e sage, 648. Rollant est proz e Oliver est sage, 1093. — R. p. m., sages : Laissum les fols, as sages nus tenuns, 229. ═ Dans ce dernier vers, sages est employé substantivement. ═ Partout, comme on le voit, il est opposé à proz et à fols. C’est bien le sens actuel. Cf. Saives.

SAI. Verbe actif, 1re p. s. de l’ind. prés. de saveir. (Sapio.) Jo ne