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NIGRES — NOSTRE

Voc. s. m. : niés, 2402. — R. s. m. : nevuld, 216 ; nevold, 824, 1219, 2870, 3182, 3689, 3754 ; nevod, 2885, et, par erreur, pour les besoins de l’assonance : niés, 473. — R. p. m. : nevolz, 2420. V. Nevuld.

NIGRES. R. p. m. Nom d’un peuple païen (Nigros) : L’oitme (eschele) est de Nigres e la noefme de Gros, 3229.

NINIVEN. R. s. f. Ninive (c’est le mot latin Niniven, conservé sans aucun changement) : Esparignas le rei de Niniven, 3103.

NIS. Adv. « Pas même. » (Ne ipsum.) Ne se trouve point seul dans le texte de la Bodléienne ; mais entre dans la composition du mot suivant :

NISUN. Adj. « Pas même un » (de nis et un) : Que l’Emperere nisun des soens n’i perdet, 806.

NOBILE, NOBLE. Adj. s. s. m. (Nobilis. La notation nobile est pour les yeux ; la prononciation était : noble, en deux syllabes.) Li quens Rollanz fut (mult) noble guerrer, 2066. — R. s. m., noble : Ci vos enveiet un sun noble barun, 421. Au v. 1123, il est vrai que nob(i)le paraît former trois syllabes : Que ele fut à nob(i)le vassal ; mais je pense qu’il faut ici, comme peut-être au vers 2066, lire nobilie. V. le suivant.

NOBILIES. Adjectif, s. s. m. Nobles. (Nobilies vient d’un type tel que nobilius, et non de nobilis. Il se prononçait nobile en trois syllabes.) Sempres fust mort li nobilies vassal, 3442. — R. s. m., nobilie : Là veit gesir le nobilie barun, 2237. E Oliver sun nobilie cumpaignum, 3690. — S. p. m., nobilie : Carles l’oïd e si nobilie baron, 3777.

NOEFME. Adj. numéral, s. s. f. Neuvième (Novesima), 3229, 3245, 3259. — R. s. f. : noefme, 3076.

NOISE. S. s. f. Bruit, tumulte. (Diez propose nausea ; (?) Raynouard et Littré, noxia. ??) Granz est la noise, 1105, 2150. Cf. 3842.

NOIT. S. s. f. Nuit (Nox) : Tresvait le jur, la noit est aserie, 717 ; et nuit, 3991. — R. s. f., noit : Icele noit n’unt unkes escalguaite, 2495. Cf. 2498, et nuit, 2451. ═ La noit, loc. adv. la noit la guaitent, 3731. La noit demurent tresque vint à l’ jur cler, 162. ═ Demain noit : Einz demain noit, 507. (Noit vient peut-être ici de nocte.) Cf. Enoit : Enoit m’avint une avisiun d’angele, 839.

NOM. R. s. (Nomen.) De m’espée enquoi saveras le nom, 1901. V. Num.

NOPLES. R. s. f. Ville prise par Roland. (Si. P. Raymond propose le château d’Orthez : Castrum quod dicitur Nobile. Mais Nobles est placé en Espagne par toutes nos Chansons. Étymologie inconnue.) Vers 198, 1775.

NORMAN. S. p. m. Les Normands (Normanni, de l’all. Normannen, hommes du Nord), 3794, 3961. — S. p. m. : Normans, 3470, 3702.

NORMENDIE. R. s. f. (V. le précédent.) Jo l’en cunquis Normendie la franche, 2324. Il s’agit ici de la Normandie postérieure à 912.

NOS. Pron. pers. Nos se trouve 32 fois dans le texte d’Oxford, et nus 55 fois. Vos 139, et vus 33 fois. Mais, quelle que soit cette proportion, c’est nus qui est la forme évidemment indiquée par la phonétique de notre texte. Ajoutons que nus se trouve, comme assonance, dans plusieurs laisses en u (ou), 2560, 3183... Voy. Nus.

NOSTRE. Adjectif ou pronom possessif, s. s. m. (Noster) : Carles li reis, nostre emper(er)e magne, l. L’onur de l’camp est nostre, 922. — R. s. m. : nostre. — R. s. f. : nostre, 189. — S. p. m. : nostre, 1255, 1585, 2600. — Voc., p. m., nostre : Li nostre Deu, vengez nos de Carlun, 1017. — R. p. m. : nostre, 2562.