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NEIF — NIÉS

NEIF. S. s. f. Neige (Nix, nivis) : Lur barbes altresi blanches cume neif sur gelée, 3319.

NEIMES. S. s. m. Nom du duc de Bavière, du meilleur conseiller de Charlemagne (V. Naimes), 230, 774, 1790, 3013, etc., et Naimes, 1767, 2417, 3937. — R. s. m. : Naimun, 3452, etc., et Naimon, 3008, 3075.

NEIRS. S. s. m. Noir. (Niger.) Le poëte dit, en parlant du Sarrasin Abisme : Issi est neirs cume peiz ki est demise, 1635. — S. s. f., neire : Piere n’i ad que tute ne seit neire, 982. — R. p. f., neire : La neire gent en ad en sa baillie, 1917. — R. p. m., neirs : Plus sunt neirs que n’en est arrement, 1933. — R. p. m., neirs : Neirs (ont) les chevels, 3821.

NEN. Négation (Non, par un changement, une extinction d’o en e que nous n’avons point marquée dans notre « Tableau de phonétique ») : Nen unt poür, 828. Plus est isnels que nen est uns falcuns, 1529. Ne laisserat qu’Abisme nen assaillet, 1659. Kar vasselage par sens nen est folie, 1724. Nen est merveille, se Karles ad irur, 2877. Ki traïst altre nen est dreiz qu’il s’en vant, 3914. Cf. 18, 100, 497, 1216, 1697, 2088, etc.

NEPURQUANT. Conj. Cependant, pourtant (Non pro quanto) : Mais nepurquant si est il asez melz, 1743. E nepurquant de vos receif le guant, 2838.

NERBONE. R. s. f. Narbonne (Narbona, qu’on trouve dans Suétone et Isidore de Séville, au lieu de Narbo, qui est l’antique et vraie forme), 2995, 3683.

NÉS. R. s. m. Nez (Nasum) : Trenchet le nés e la buche e les denz, 703. — R. p. m., nés : Granz unt les nés et lées les oreilles, 1918.

NÉS. R. s. m. (par erreur) Neveu : Chi ad juget mis nés à rere guarde, 838. V. Niés.

NE’S. Pour « ne les » (Non illos) : Là sunt neiez, jamais ne’s reverrez, 690, Cf. 1186, 1883, 1924, 2062. V. Ne.

NEVELUN. R. s. m. Nom d’un comte français. L’origine est peut-être germanique. Nevel est un diminutif de neff, qui signifie « neveu » (Nevelonem) : Icil cumandet le cunte Nevelun, 3057.

NEVULD, NEVOLD. R. s. m. de niés. Neveu. (Nepotem nous paraît insuffisant à expliquer nevuld. On comprend nevud et nevoz ; mais pour expliquer l’l, ne faut-il pas avoir recours à nepotulus ? Nous ne faisons qu’exprimer un doute.) On trouve nevuld au v. 216 ; nevold aux v. 824, 1219, 2870, 3182, 3689, 3754 (partout, sauf en ce dernier vers, l’assonance réclame nevuld), et nevod au v. 2885. — R. p. m. : nevolz, 2320. V. Niés.

NEZ (fui). Verbe neutre, 3e p. du part. comp. (Natus fui.) De l’ure que nez fui, 2371. 1re p. p. : Fumes nez : Si mare fumes nez, 2146. — Part. pass., s. s. m. : nez, 2371. S. p. m. : nez (par erreur), 2146. Une main postérieure a ajouté le mot neez au v. 1571 : (Filz Capuel, le rei de Capadoce.)

NIENT. 1° Adv. ou plutôt locution adverbiale. Nullement, aucunement (Nec-entem) : Jo ne vus aim nient, 306. Ne li faldrunt nient, 397. Li .XII. pers ne s’en targent nient, 1415. Turpins i fiert ki nient ne l’esparignet, 1665. ═ 2° Dans les exemples précédents, nient est adverbe ; mais il a été aussi employé substantivement dans le sens rigoureux de notre mot rien, et concurremment. avec ne : Jo n’en ferai nient, 787. Li uns ne volt l’altre nient laisser, 2069. Fuir s’en voel, mais ne li valt nient, 1060. Ce dernier exemple nous offre le sujet ; les deux autres le régime. Cf. 2006.

NIÉS. S. s. m. Neveu (Nepos, neps, nés, niés), 384, 2048, 2107... —