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MORZ — MUEZ

cheville dans nos poëmes postérieurs. Mais déjà, comme on le voit, mortel a pris un sens qu’il n’avait pas en latin : Sun mortel enemi. Une mortel bataille ; et, dans ce sens, il s’applique tout aussi bien aux personnes qu’aux choses. Mortales inimicitiæ ne signifiaient, en bonne latinité, qu’une haine passagère...

MORZ. Part. pass. employé substantivement, r. p. m. (Mortuos.) Veit tanz mors gesir, 1852. Lessez gesir les morz, 2435.

MORZ (ad). Verb. act., 3e pers. du parf. de murir employé activement. Tanz riches reis ad morz, 555.

MORZ (es). 2e p. s. de l’ind. prés. de murir au passif. Quant tu es morz, dulur est que jo vif, 2030.

MORZ (est). 3e pers. de l’ind. prés. de murir au passif. Morz est li quens, 1560. Cf. 2021, 2397, 2913, 3646.

MORZ (estes). 2e pers. de l’ind. prés. de murir au passif. Morz estes, Baligant, 3513.

MORZ (sunt). 3e pers. de l’ind. prés. de murir au passif. Païen sunt mort, 1439. Cf. 2038.

MORZ. Part. pass. de murir, s. s. m. (Mortuus.), 2030, 1560, 2021, 2397, 2913, 3646, 3513, et mort (par erreur du scribe), 1503, 2024, 3973, 2363, 3610, 596, 1804. — S. s. f. : morte, 3721. — R. s. m. : mort, 1971, 3591, 2782, 2935, 1204, 2275, 2291, 2733, 3713. Dans ces cinq derniers exemples, le participe est employé isolément. — R. s. f. : morte, 3728. — S. p. m. : mort, 577, et morz, 1439 et 2038. — R. p. m. : morz, 1852, 2435, 555. Pour ce mot, et tous ceux qui précèdent, voy. Murir.

MOT. S. s. m. (Bas latin multum.) Cist mot mei est estrange, 3717. — R. s. m., mot ; N’i ad paien ki un sul mot respundet, 22. Cf. 540. N’i ad celoi ki mot sunt ne mot tint, 411. Mis parastre est : ne voeill que mot en suns, 1027. Il n’en set mot, n’i ad culpe li bers, 1173. A icest mot l’unt Franc recumencet, 1884. Cf. 2457. Si li ad dit un mot, 2285. — R. p. m. : moz : A icez moz, 990. De noz Franceis vait disant si mals moz, 1190. ═ Dans les exemples précédents, nous trouvons déjà plusieurs locutions qui ont fait fortune dans notre langue : « Ne pas savoir mot de quelque chose, » 1173. « Ne pas en sonner un mot, » 1027. « Dire un mot, » 2286. « Répondre un mot, » 22. « À ce mot ; à ces mots, » 990, 1884, 2457. « Dire sur quelqu’un de mauvais mots..., » 1190, etc.

MOÜSTES. 2e p. p. du verbe Muveir dans le sens neutre d’aller (Muveir vient de Movere) : Culvert, mar i moüstes, 1335. Voy. à l’actif, muverai (1re p. s. du fut.), 291.

MUABLES. Adj. r. p. m. Se dit des oiseaux qui ont mué (Mutabiles) : Set cenz cameilz e mil hosturs muables, 184. V. Muez.

MUER. Verb. act., employé neutr. (Mutare.) Ne poet muer que des oïlz ne plurt, 773. Cf. 825. Ne puis muer ne l’pleigne, 834. Ne poet muer ne riet, 959. Ne poet muer qu’il ne s’en espaent, 1599. Ne poet muer n’en plurt e ne suspirt, 2381. Celle locution Ne poet muer que... signifie littéralement : « Ne peut faire autrement que de... » — Ind. prés., 3e p. s. : muet, 2502, 2990. — Parf. comp., 3e p. s., avec un r. s. f. : Li reis Marsilies ad la culur muée, 441. — Part. passé, r. p. m. avec un sens spécial : muez, 129, et (par erreur) muers, 31. V. Muez.

MUERS. V. Muez.

MUET. Ind. prés., 3e p. s. de muer. Ki cascun jur muet .XXX. clartez, 2502. Ki pur soleilt sa clartet n’en muet, 2990.

MUEZ. Part. empl. adjectivement. Se dit des oiseaux qui ont mué : Mil