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MORDENT — MORTEL

v. 3637, où canonie est à la fin d’un vers, dans une laisse féminine en un. ═ C’est monie, d’ailleurs, qui nous paraît la meilleure forme écrite ; c’est celle du moins qui est le mieux en rapport avec la physionomie de notre dialecte et les habitudes de notre scribe.

MORDENT. Verbe act. Ind. prés., 3e p. s. (Mordent.) E porc e chen le mordent, 2591. — Parf. simple, 3e p. s. (?), morst, El’ destre braz li morst uns vers si mals, 727.

MORIANE. R. s. f. Nom d’un pays païen (Mauritaniam ?) : Uns Almacurs i ad de Moriane, 909. V. Mors.

MORIANE. R. s. f. La Maurienne, en Savoie (?) (Maurianam, nom que l’on trouve pour la première fois dans Grégoire de Tours) : Carles esteit es vals de Moriane, 2318.

MORS. R. p. m. Maures (en latin, Mauri ; de l’arabe Maghreb, occident) : La siste (eschele) est d’Ermines, e de Mors, 3227.

MORST. V. Mordent.

MORT. S. s. f. (Mors.) Oliver sent que la mort mult l’angoisset, 2010. La meie mort me rent si anguissus, 2198. Cf. 2232. La mort li est près, 2270. Cf. 3923. — R. s. f. : mort : Si me guarisez e de mort e de hunte, 21. De quel mort nus muriuns, 227. Guenes li fels ad nostre mort jurée, 1457. A mort ferut, 1952. — R. p. f., morz : Si calengez e vos morz e vos vies, 1926.

MORT. Part. pass. employé substantivement. R. s. m. (Mortuum.) Un mort sur altre geter, 1971. — R. p. m., morz : De cels de France i veit tanz morz gesir, 1852. Lessez gesir les morz, 2435.

MORT (as). Verbe act., 2e p. s. du parf. comp. de murir employé activement. As mort mun filz, 3591. ═ Sur ces formes « actives », voy. Murir.

MORT (ad). Verbe act., 3e p. s. du parf. de murir employé « activement ». Mort ad mes humes, 2756. Cf. 2782, 2935.

MORT (unt). Verbe act., 3e p. p. du parf. de murir, employé « activement ». Cels qu’il unt mort, 1683.

MORT (est). 3e p. s. de l’ind. prés. de murir, au « passif ». Est tué. Cette forme n’a nullement le sens du parfait. Or veit Rollanz que mort est son ami, 2023. Cf. 1503, 2024, 3973.

MORT (sunt). 3e p. p. de l’ind. prés. de murir au passif. Mort sunt li cunte, 577. Même observation que précédemment.

MORT (fut). 3e p. s. du parf. de murir au « passif ». (Fuit mortuus.) Pur ço l’at fait que il voelt... que Carles diet... qu’il fut mort cunquerant, 2363.

MORT (seit). 3e p. s. du subj. prés. de murir au passif. Deus ne volt qu’il seit mort ne vencut, 3610. Même observation que pour est mort. Toutes ces formes doivent être plutôt considérées comme le verbe être conjugué avec le participe de murir.

MORT (fust). 3e p. s. de l’imparf. du subj. de murir employé au passif. (Fuisset mortuus.) Chi purreit faire que Rollanz i fust mort, 596. Se veïssum Rollant einz qu’il fust mort, 1804.

MORT, MORTE. Part. passé de murir, s. et r. s. m. et f. V. Morz.

MORTE (est). 3e p. s. de l’ind. prés. de murir, avec un s. s. f. Sempres est morte, 3721. V. Murir.

MORTEL. Adj., s. s. f. (Mortalis.) El’cors vos est entrée mortel rage, 747. — R. s. m., mortel : Sun mortel enemi, 461. Ne poet vedeir si cler — que reconoistre poisset nuls hom mortel, 1993. N’en recrerrai pur nul hume mortel, 3908. — R. s. f., mortel : Une mortel bataille, 658. Mortel rage, 2279. ═ On remarquera ici plusieurs locutions très-importantes. C’est ainsi que : pur nul hume mortel deviendra une