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MESTER — MICENES

avant leur duel, qu’ils oent lur messes, 3860.

MESTER. S. f. Besoin (Ministerium) : Jà li corners ne nos avereit mester, 1742. Le scribe aurait dû écrire mestier ; car ce mot est employé, comme assonance, dans une laisse en ier. ═ On remarquera la locution : Aveir mestier.

MESURE. S. s. f. (Mensura), 1725. — R. s f. : mesure, 146, 1035. ═ Ce mot a deux sens : 1o « Proportion, étendue, nombre » : Tant i en ad que mesure n’en set, 1035. En quel mesure en purrai estre fiz, 146. ═ 2o Au fig. « Modération » : Mielz valt mesure que ne fait estultie, 1725.

MESURER. Verbe act. Inf. prés. (Mensurare.) Cinquante pez i poet hom mesurer, 3167. Cf. 1218.

METAS. Entre dans la composition de Val-Metas (?), 1663.

METTRE. Verb. act. Inf. prés. (Mittere), 2382, et metre, 3692. — Ind. prés., 3e p. s. : met, 394, 398, 1533, 1559, 1821, 3523 ; et au réfl. : sei met, 2277. 3e p. p. : metent, 1826, 3861 ; et au réfl. : se metent, 1139. — Parf. simpl., 1re p. s. : mis, 3457. 3e p. s. : mist, 443, 1248, 1286, 2192, 2238. — Parf. comp., 3e p. s., avec un r. s. m. : ad mis, 1753. Cf. 3355. Et avec un r. s. f. : ad mise, 3363. 3e p. p., avec un r. s. m. : unt mis, 1828. Au réfl., 3e p. p., avec un s. p. m. : se sunt mis, 1136. — Fut., 1re p. s. : metrai, 149, 926. — 1re p. p. : metrum, 952, 954. — Impér., 2e p. p. : metez, 212. — Subj. prés., 3e p. s. : metet, 2197, 2898. ═ Passif Fut., 3e p. s., avec un s. s. f. : ert mise, 968. — Subj. imparf., 3e p. s., avec un s. s. f. : fust mise, 2941. — Part. passé, s. s. f. : mise, 968 et 2941. R. s. m. : mis, 1753, 1828, 3355. R. s. f. : mise, 3303. S. p. f. : mises, 91. R. p. m. : mis, 1136. ═ Les sens du mot mettre sont déjà tous ceux d’aujourd’hui, et le sens étymologique est lui-même conservé dans ce vers où l’on voit Charles « envoyer » à Ganelon cent de ses cuisiniers pour le torturer : Si met .C. cumpaignuns de la quisine, 1821. ═ Plusieurs locutions sont à noter. Mettre en present signifie « donner », 398 : Or e argent lur met tant en present. ═ Mettre en ubli a le sens « d’oublier » : Mais lui meïsme ne volt mettre en ubli, 2382. ═ Se mettre en piez (2277), ou sur piez (1139), c’est « se relever ». ═ Toutes les autres expressions où se trouve le mot mettre, peuvent s’expliquer par le sens ordinaire de « placer, » etc. : Mist la main à l’espée, 443. L’Arcevesques, que Deus mist en sun num, 2238. A tere se sunt mis, 1136, etc.

MI. Pronom ou adjectif possessif, s. s. m. (De Meus, pour Mis. V. ce mot.) Mult vos priset mi Sire e tuit si hume, 636. Carles mi sire, 1254. Se m’creïsez, venuz i fust mi sire, 1728. Cf. 1928. Mi, pour mis, est probablement le résultat et le signe d’une prononciation rapide. — S. p. m., mi (Mei) : Cunseilez mei cume mi saive hume, 20. Cf. 1063, 1076, 2861, 3136. — Voc., pl. m. : Mi damne Deu, jo vos ai mult servit, 3492. Baligant s’adresse ici à Mahom, Tervagant et Apollin, qui sont les trois divinités païennes…

MI. Adjectif indéclinable. (Medium.) Avec un subst. sing. m. ou n. : Par mi un val, 1018. En mi le dos, 1945. Par mi le pis, 1947. — Avec un subst. sing. f. : En mi ma veie, 986. Tute la teste li ad par mi severée, 1371. — Avec un r. p. m. ou n. : En mi les dos, 3222, etc. On voit, par les exemples précédents, qu’en effet mi est partout indéclinable. Ajoutons qu’il se combine avec en et par, de manière à former deux mots qui ont fait fortune dans notre langue : enmi, parmi

MICENES. Nom de pays ou de peuple païen (?) : La premere (eschele) est de cels de Butentrot, — E l’altre