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MERES — MESSE

est : « En ma mercit » : S’en ma mercit ne se culzt à mes piez, 2682. Cf. le v. 3209 : Sire, vostre mercit, et cette locution adverbiale qui se trouve trois fois dans notre texte : Deu mercit ou mercit Deu, 1259, 2183, 2505 : Cest premer colp est nostre, Deu mercit, 1259. Carles en ad l’amure mercit Deu, 2505. Le sens est celui de : « Grâce à Dieu… »

MERES. R. p. f. (Matres.) Ne reverrunt lor meres ne lor femmes, 1402.

MERREZ. Verb. act., fut. simple, 2e p. p. de mener (Minare habetis, menerez, menrez), 3204. V. Mener.

MERVEILLE. S. s. f. (Mirabilia.) Nen est merveille se Karles ad irur, 2877. Remarq. la locution : « Ce n’est pas merveille si… »

MERVEILLER (me). Verbe réfléchi. Inf. prés. (V. Merveille.) Mult me puis merveiller de Carlemagne, 547. — Ind. prés., 1re p. s., me merveill : Mult me merveill se ja verrum Carlun, 3179. — Subj. prés., 3e p. s., s’en merveilt : N’i ait Franceis ki tot ne s’en merveilt, 571.

MERVEILLUS. Adj. s. s. m. (V. Merveille.) Merveillus hom est Charles, 370. — S. s. f., merveilluse : La bataille est merveilluse, 1412 ; Cf. 1610, et merveillose, 1620. — R. s. m., merveillus : Par merveillus ahan, 2474, 3104, 3218, 3963. — R. s. f. : merveilluse, 843. — S. p. m. : merveillus, 815. — S. p. f. : merveilluses, 598. — R. p. : merveillus, 2534, et merveilus, 1397. — R. p. f. : merveilluses, 2919. ═ Comme on le voit, d’après les deux premiers exemples cités plus haut, ce mot s’applique aux personnes tout aussi bien qu’aux choses. ═ Rem. la locution : Par merveillus ahan.

MERVEILLUSEMENT. Adverbe. (V. Merveille.) E li païen merveillusement fièrent, 3385.

MÉS. S. s. m. Messager (Missus) : Si l’ m’a nunciet mes més li Sulians, 3191.

MES. Pronom ou adjectif possessif, s. s. m. (Meus), 297, 3191, 3593, 3716. — R. p. m. (Meos.) Ociz mes cumpaignuns, 1899. Cf. 84, etc. — R. p. f., mes : Il est mes filz e si tendrat mes marches, 3716. Mes était également le s. p. m. et f. V. Mis : c’est à ce mot que nous avons donné toute la déclinaison de ce pron. possessif.

MÈS. Conjonction. (Magis), 382, 1309, 1689, 2784. Pour les différents sens de ce mot, voy. Mais.

MESLÉE. R. s. r. Querelle (Misculatam) : Dient Paien : « Desfaimes la meslée, » 450.

MESLISEZ (vos vos). Verbe réfl., subj. imparf., 2e p. p. (Vient d’un verbe tel que meslir, dont l’étymologie est analogue à celle de mesler, misculare) : Jo me crendreie que vos vos meslisez, 257. ═ À cause de l’assonance, le scribe aurait dû écrire : meslisiez.

MESPENSANT. Part. prés., s. p. m. du verbe neutre mespenser. Ayant une basse pensée (Minus-pensantes) : Seignors barons, n’en alez mespensant, 1472.

MESSAGE. Ce substantif a deux sens : 1° Celui de « messager » (Missaticus). 2° Celui de « message » (Missaticum). Dans le premier sens, on le trouve, comme s. p. m. (message), aux v. 120, 2704, 2725, 2765, et comme r. p. m. (messages), aux v. 143, 367 et 2742. ═ Dans le sens de « message », on ne le retrouve qu’au r. s. (message), aux v. 92, 276, 418 et 3131.

MESSAGER. S. p. m. (Missaticerii ?) Li messager ambedui l’enclinerent, 2763.

MESSE. R. s. f. (Missam), 164, 670. On dit : « Chanter la messe » : Tel coronet ne chantat unches messe, 1563. Ce même mot s’emploie au pluriel : on dit de Pinabel et de Thierry,