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MEILLUR — MENDISTED

MEILLUR, MEILLOR. Adj. comparatif, r. s. m. Meilleur. (Meliorem.) — Au r. s. m., on trouve meillor, 51 (?), 231, 629, 775, 1674, 2214. — R. s. f. meillur, 620. — S. p. m meillor, 449, 451. — R. p. m. meillors, 1850. Meillors, 344 (?), 502, 1420 (?), 1857, 2121, 3020, 3085. = Au vers 449, meillor est employé substantivement : Einz vos averunt li meillor cumperée. = Il est à peine utile d’ajouter que la forme autorisée par la phonétique de notre texte est meillur.

MEINENT. 3e p. p. de l’ind. prés. de mener, 991, 3668. V. Mener.

MEINET. 3e p. s. de l’ind. prés. de mener, 3680. V. Mener.

MEIS. R. s. m. Mois (Mensem) : D’oi cest jur en un meis, 2751. Cf. 83 et 693.

MEÏSME. Adj. s. s. m. Même (Metipsissimus, metipsimus, meïsme) : L’Emperere meïsme ad tut à sun talent, 400. — R. s. m. meïsme, 1036, 1644, 2315, 2382, 2552 (au n). — R. p. f., meïsme : Nuncerent vos cez paroles meïsme, 204. ═ Il y a lieu ici de faire deux remarques : 1° Meïsme s’emploie concurremment avec lui et sei : En lui meïsme en est mult esguaret, 1036. Cf. 2382 : Mult quiement le dit à sei meïsme, 1644. Cf. 2315. — 2° Meïsme forme avec de cette locution adverbiale qui est restée dans notre langue : « De même » : Altre bataille lur liverez de meïsme, 592.

MEITET. S. s. f. Moitié (Medietas), 1484. — R. s. f. : meitet, 473, et meitiet, 1264, 3433. — R. p. f. : meitiez, 1205. ═ La forme correcte est meitiez, comme le prouvent les assonances. Ce mot, en effet, ne se trouve, comme assonance, que dans les laisses en ier.

MELZ. Adv. comparatif. Mieux (Melius), 44, 516, 1091, 1872. ═ On trouve trois autres formes : 2° Mielz, 536. 3° Mielz, 58, 359, 539, 639, 750, 1475, 1646, 2336, 3715, 3909. 4° Miez, 2473. ═ Mielz est employé adjectivement au vers 1822 : C. cumpaignons... des mielz e des pejurs. — La forme correcte est mielz. Ce mot, en effet, ne se trouve en assonance que dans les laisses en ier.

MEMBRE. s. p. Membres (Membra), 3971. — R. p., Membres : Puis en perdit e sa vie e ses membres, 1408. ═ Cette dernière locution, d’origine féodale (vitam et membra), se retrouve encore aujourd’hui dans la liturgie romaine. L’évêque élu prononce, dans sa formule de serment, la phrase suivante : Non ero in consilio aut consensu vel facto ut vitam perdant aut membrum Dominus Papa suique successores. (Pontifical romain, de Consecratione electi in episcopum.)

MEN. Adj. possessif, r. s. m. Mien. (Il y a quelque chose de plus que meum ; et nous ne saurions admettre, avec M. Brachet, que ce soit une forme adoucie de mon.) Vers 43, 249, 524, 539, 756, 767, 1709, 1791, 2073, 2286, 3591. ═ On trouve au s. s. m. : miens, 743, et au r. s. m. mien, 149, 339, 1936, 2183, 2718. C’est cette dernière forme qui est la meilleure d’après les assonances.

MENÇUNGE. S. s. (De mentiri comme radical, avec une terminaison en onicum ou omnium ?) S’altre le desist, ja semblast grant mençunge, 1760.

MENDEIER. Verbe neutre. Inf. prés. (Mendicare a donné « mendier »). Ne nus seiuns cunduiz à mendeier, 46.

MENDISTED. R. s. f. Mendicité (Mendicitatem), 527. Mendistet entre comme assonance dans un couplet en er, et mendistied, quelques vers plus loin (542), dans un couplet en ier. Ce qui prouve que le même mot (et nous en avons d’autres exemples), pouvait, en certains cas, faire partie, au gré des