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MALVAISES — MARBRISE

cédent.) Que nuls prozdom malvaisement n’en chant, 1474.

MALVAISES. V. Malvais.

MANACE. R. s. f. Menace (Minatiam) : N’ai cure de manace, 293. — R. p. f., manaces : De vos manaces jo n’ai essoign, 1232.

MAND. Verbe act., 1re p. s. de l’ind. prés. (Mando.) Par vos li mand, bataille i seit justée, 2761. — 3e p. s., mandet : Iço vus mandet reis Marsilies li bers, 125. Ses baruns mandet, 166, 169. Mandet sa gent, 2623. C’est par erreur, qu’au vers 3679, le scribe a écrit mandet, au lieu de muntet. — Parf. simpl., 3e p. s., mandat : Deus li mandat que, 2319. — Parf. comp., 3e p. s., avec un r. s. m. : En Babilonie Baligant ad mandet, 2614, et avec un r. p. f., ad mandées : Quatre cuntesses... ad mandées, 3729. — Plus-que-parf., 1re p. s., avec un r. s. m. : aveie mandet, 2770. — Fut., 1re p. p. : manderum, 1699. — Impér., 2e p. p. mandez, 28. — Part. pass., r. s. m. : mandet, 2614, 2770. R. p. f. : mandées, 3729.

MANEVIZ. Adj., r. s. m. Bien disposé, ardent (d’après Diez, du gothique manvus, prêt ; et manvjan, préparer) : Tant se fait fort e fiers e maneviz, 2125.

MANGER. Verbe actif, inf. prés. (Manducare.) Urs e leuparz les voelent puis manger, 2542. Fut., 3e p. p., mangerunt : N’en mangerunt ne lu, ne por, ne chen, 1751. Par les deux exemples précédents, on voit qu’on disait dès lors : Manger quelque chose et manger de quelque chose. ═ Ce mot ne se trouvant comme assonance que dans un couplet en ier, il faut lire mangier.

MANGUNS. R. p. m. Sorte de monnaie. (Ducange rattache mancusa à manca, marca. Manguns est sans doute de la même famille.) Quand Valbrun donne son épée à Ganelon, il dit qu’Entre les helz ad plus de mil manguns, 621. Pour l’explication de ce vers, voy. nos Notes, aux v. 621 et 994, p. 118.

MANTEL. R. s. Manteau (Mantellum ou mantellus. Cette dernière forme, au m., se trouve notamment dans les vers latins de Primat, qu’a publiés M. Paul Meyer dans la Bibl. de l’Éc. des Chartes, XXXI, 310), 462, 830. — R. p. : mantels, 2707. Voy. notre Note du vers 463.

MANUVERER. Verbe actif. Opérer, travailler, placer avec la main. (Manoperari.) Il est dit que Charles, possédant le fer de la lance dunt nostre Sire fut en la cruiz nafrez, le fit mettre dans le pommeau de son épée : En l’oret punt l’ad faite manuverer, 2506. Müller écrit manuvrer.

MAR. Adv. Mal à propos, inopportunément, à tort (Mar, mare, est, suivant Diez, une contraction de mala hora) : Ja mar crerez Marsilie, 196. Il faut traduire : « Vous aurez bien tort de croire Marsilie. » Ja mar crerez bricun, 220. Li duze per mar i serunt jugez, 262. Carles li magnes mar vos laissat as porz, 1949. Sire cumpainz, mar fut vostre barnage, 1983. Tant mar fustes hardiz, 2027. Mar veïstes Rollant, 2475. Cf. 791 et 1057. On peut dire que ces locutions, et notamment tant mar, étaient devenues très-usuelles et presque proverbiales. ═ Mare est exactement employé dans le même sens... quand le poëte a besoin d’une syllabe de plus : Tant mare. Tant mare fustes, ber, 350. Barun, tant mare fus (c’est la formule de l’oraison funèbre), 1561. Li Empereres tant mare vos nurrit, 1860. Si mare fumes nez, 2146. Cf. 2221, 2823.

MARBRE. R. s. m. (Marmor.) Un perrun de marbre bloi, 12. Cf. 2260.

MARBRISE. R. s. f. Nom d’une localité en Espagne. (Le type latin serait Marmoritia. D’autre part, la Mar-