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IES — ISNEL

ce mot ne se trouve en assonance que dans les laisses en ier. La forme correcte est donc iert.

IES. Ind. prés., 2e p. s. du verbe estre. Es (Es), 297, 648, 2045, 2286, 2598, 3899, 3900, 3955. On ne trouve, croyons-nous, qu’une seule fois, dans le Roland, la forme es, si fréquente aussi dans les textes romans. (Vers 2030...)

IF. R. s. m. (Anc. haut all. iwa ; Diez, I, p. 239.) En Sarraguce descendent suz un if, 406.

IL. 1° Pronom pers. s. s. m. (Ille.) Il est mes filz, 3716. Il en apelet e ses dux e ses cuntes, 14. Cf. 71, 605, 641, 2784, etc. — 2° Pronom pers., s. p. m. (Illi.) Einz que il moergent, se vendrunt mult cher, 1690. Cf. 44, 58, 603, 688, 978, 2074, 3082, 3624, 3858, etc. — 3° Pron. neutre, s. s. (Illud.) Il est juget que nus les ocirum, 884. Il ne poet estre qu’il seient deseveret, 3913. Cf. 61, etc.

ILOEC. Adverbe de lieu. Là (Illùc) : Li quens Guenes iloec ne volsist estre, 332. Cf. 436, 482, 2186.

IMPHE. R. s. Nom de lieu (?) : Reis Vivien si succuras en imphe, 3996. Sur ce mot, sujet à tant de discussions, voy. notre note du v. 3996.

INNOCENZ. R. p. m. Les saints en général, et non pas seulement les Innocents (Innocentes) : As innocenz vos en serez seant, 1480.

IRAI. Fut. 1re p. s. du verbe aler (Ire habeo) : Jo irai par votre dun, 246. Cf. 901 et 2681. Cf. Jo m’en irai : Ami Rollanz, jo m’en irai en France, 2909. V. Aler, Iras, Irat, Irums, Irez, Irunt.

IRANCE. R. s. f. Colère (Irantiam) : N’i ad icel ne demeint irance, 1845.

IRAS. Fut. 2e p. s. du verbe aler (Ire-habes), 3995. v. Aler.

IRASCUT. Part. pass., s. s. m. Irrité, en colère. (Ce participe n’est pas, comme le prétend Gachet, un mot pris à la langue provençale, mais un participe de seconde formation, formé sur l’infinitif barbare irascere.) Li quens Rollanz il est mult irascut, 777.

IRAT. Fut., 3e p. s. du verbe aler (Ire-habet) : Mar en irat itant, 2734. Cf. 937, 2372. V. Aler.

IRE. R. s. f. Colère (Iram), 304, 971, 1722. ═ Il faut ici noter deux expressions : 1° Fendre de colère, d’ire : Pur poi d’ire ne fent, 304. ═ 2° Porter rancuue, porter ire à quelqu’un : Por quei me portez ire, 1722.

IRÉEMENT. Adv. En colère (Irata-mente), 733, 762, 1834.

IREIZ. Fut., 2e p. p. du verbe aler (Ire-habetis) : Seignurs, vos en ireiz, 79. ═ Il faut remarquer que ireiz se trouve en assonance dans un couplet en ei.

IRET. V. le suivant.

IREZ. Adj., s. s. m. Irrité, furieux (Iratus), 1515, et iret, 2414. — S. p. m. : irez, 2164.

IREZ. Fut., 2e p. p. du verbe aler (Ire-habetis), 70, 250, 944. V. Aler.

IRUM. Fut., 1re p. p. du même verbe (Ire-habemus), 881 et irums, 3779. V. Aler.

IRUNT. Fut., 3e p. p. du même verbe (Ire-habent) : Francs s’en irunt en France la lur tere, 50. V. Aler.

IHUR. R. s. f. Colère (Irorem), 1023, 1224, 1812, 2877. Cf. Ire et Irance. ═ On voit, par ces trois formes, avec quelle facilité nos pères tiraient d’un même radical latin toute une gamme de mots différents dont les flexions étaient également empruntées à la langue latine. On croit trop aisément de nos jours que cette facilité est le propre de la langue italienne. Bien au contraire, elle est commune à toutes les langues romanes.

ISLONDE, pour ISLANDE. R. s. f. (Dan. Iceland, terre de glace.) Jo l’en cunquis Escoce, Guales, Islonde, 2331. J’ignore pourquoi M. F. Michel veut qu’il soit ici question de la Zélande.

ISNEL. V. Isnels.