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HOST — HUNTAGE

« terres ». C’est le sens du bas latin honor qui, après avoir désigné « un bien » dans le Code Théodosien, en vint, au nord de la Loire, à désigner simplement « un fief » : E Sarragues e l’onur qu’i apent, 2833. A lui lais-jo mes honurs e mes fieus, 315. Si vos durai feus e honors e teres, 3399. Cf. 45, 2833, etc.

HOST. Armée. (Hostis.) Au s. s., on trouve ost, 1052. — R. s. : host, 739, 785, 883, 2760, et ost, 18, 49, 211, 700, 1630, 2110, 2149, 3137. — S. p. : oz, 598, 1086, 2630, 3291, 3346. — R. p. : oz, 1169, 2629, 2926, 3994. ═ Le genre de ce substantif prête à une observation. Dans le Roland, on trouve, en effet, quelques exemples du masculin : Parmi cel host, 700 et 739. En cest ost, 2110. Mais ce sont des erreurs du scribe, qu’il est aisé de corriger. En réalité host est du féminin : Sa grant host, 883 et 2149. Vostre ost banie, 211, 1630. Par tute l’ost, 3137. Si remendreient les merveilluses oz, 598. Cf. 1086, 2629, 3346. ═ Une host banie, c’est une armée convoquée per bannum, par proclamation : c’est le Ban.

HOSTAGE. R. s., 3852, et ostage, 3950. — S. p. : hostages, 646. — R. p. : hostages, 147, 572, et ostages, 40, 57 et 87. ═ Le genre du mot ostage peut prêter à la discussion. Il nous paraît évident qu’au singulier hostage est neutre, et, au pluriel, masculin. ═ Et, en effet, au singulier, hostage vient du latin obstaticum, et désigne le « fait même de livrer certaines personnes comme caution ». En d’autres termes, c’est un synonyme de « caution, garantie » : Pur Pinabel en ostage renduz, 3950. Li Emperere li recreit pur hostage, 3852. ═ Mais, au pluriel, il désigne les personnes mêmes qui sont livrées en caution (Obstaticos) : E XX. hostages des plus gentilz suz cel, 646. S’en volt ostages, e vus l’en enveiez, 40. Cf. 147, 57, 87. ═ L’étymologie, avons-nous dit, est obstaticum, qui, suivant Diez (I, 297), vient de obsidaticum. V. Ostage et Ostages.

HOSTELER. Verbe act. Inf. prés. Installer dans une maison (Hospitalare) : Les dis messages ad fait enz hosteler, 160. Cf. Ostel, 342.

HOSTURS. R. p. m. Autours (Asturios), 31, 129 : Des hosturs muez, ce sont des autours « après la mue ».

HU. S. s. m. Cri, huée (c’est une onomatopée) : Dunc recumencent e le hu e le cri, 2064.

HUM. R. s. Gualter de l’hum, 803, 2039 (?). On trouve au vers 2067 : Gualter de hums.

HUMELES. Adj., s. s. m. Humble (Humilis) : Vers Sarrasins reguardet fièrement — E vers Franceis humeles e dulcement, 1162, 1163. On voit qu’humeles est, dans ce vers, employé adverbialement.

HUMILITET. R. s. f. (Humilitatem), 73.

HUMS (Gualter de), 2067. V. Hum.

HUMS. R. p. m. Nom de peuple. (Hunnos. Les Huns sont ? les Hiongnou des historiens chinois.) Dans le Roland, c’est un des peuples païens commandés par Baligant, 3254.

HUNGRE. S. p. m. Nom de peuple (slave Ougri ; all. Ungarn) : E Hungre e Bugre, 2922. — R. p. m. : Hungres, 3254.

HUNIR. Verbe act. Inf. prés. (anc. haut allem. honjan, Diez, I, p. 294), 631, 2337. ═ Au passif. Fut., 3e p. s., avec un s. s. f. : ert hunie, 969 et 1734. — Subj. prés., 3e p. s., avec un s. s. f., seit hunie : Que dulce France par nus ne seit hunie, 1927. — Part. pass. s. s. f. : hunie, 969, 1734, 1927.

HUNTAGE. S. s. Honte (même étymologie que le suiv., avec la terminaison latine aticum) : Melz voeilt