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ESTRÉE — ESTRUSSÉE

2e p. p. : fustes, 2027. 3e p. p. : furent, 108. — Parf. comp. 3e p. s. : ad estet, 2 ; 1re p. p. : avum estet, 2028. 2e p. p. : avez estet, 134, etc. (V. Aveir.) — Futur, 3e p. s. : ert, 51, 190, 314, 354, 376, 543, 742, 761, 906, 915, 922, 938, 968, 969, 1710, 2088, 2530, 2801... et iert (l’i se rencontre au futur et non à l’imparfait), 517, 544, 575, 653, 696, 1873, 1984, 2676, 3025, 3673. Il faut partout lire iert ; car ce mot ne se trouve en assonance que dans les laisses en ier. 1re p. p. : ermes, 1977 (le manuscrit porte eimes). 2e p. p. (appartenant à un autre type) : esterez, 1134. 3e p. p. : erent, 3048, 3514 ; ierent, 3286. Il existe encore un 2e ou 3e futur : 1re p. s. : serai, 86, 1076, 2910, 2917 ; 3e p. s. : serat, 52, 625, 1110, 2126, 3849. 2e p. p. : serez, 39, 434, 436, 1480. — Condit. 3e p. s. : fust, 899, 1102, 1728, 1730, 3154 ; sereit, 1705, 3804. — Subj. prés. 3e p. p. : seient, 811. — Imparf. du subj. 3e p. s. : fust, 2137, etc. — Part. passé : ested, 2 ; estet, 134, etc. etc.

Étymologie. On a déjà observé que notre conjugaison d’estre se rapporte à trois types latins : 1° esse, essere, d’où viennent estre (essere) ; sui et soi (sum) ; ies (es) ; est (est) ; estes (estis) et sunt (sunt) ; ert, à l’imparf. (erat) ; le futur ert, iert, ermes, et erent (erit, erimus, erunt), et l’autre futur serai (essere habeo, etc.) ; le cond. sereit (essere-habebat, etc.), et enfin le subj. seient (sint ?). ═ 2° L’ancien verbe fuere, fuo, d’où viennent fui, fus, fut, fumes, furent (fui, fuisti, fuimus, fuistis, fuerunt) ; le cond. fust (fuisset), et le même mot à l’imparf. du subjonctif. ═ 3° Le verbe stare, qui nous a donné l’imparfait esteit (stabat), le part. estet (status), et le fut. esterez (stare habetis.)...
Sens. Estre est employé par notre vieux poëte dans tous les sens de notre langue actuelle. Rem. seulement qu’il s’emploie déjà d’une façon absolue pour signifier « exister » : Si grand doel ai que jo ne vuldreie estre, 2929. ═ On sait comment il se combine avec les participes passés pour composer les temps et les modes du passif français, et parfois des parfaits actifs, comme dans cet exemple : Cher me sui vendut, 2053. ═ Pour rendre l’idée du superlatif, on emploie volontiers estre avec par : Par est sages, etc. (V. Par.) ═ Le parf. fut s’emploie, comme aujourd’hui, dans le sens d’alla : Li Emperere fut ier as porz passer, 2772.

ESTRÉE. R. s. f. Route (Stratam), 3326.

ESTREIT. Adj. employé adverbialement. Étroitement serré (Strictum) : Encuntre sun piz estreit l’ad enbracet, 2202, et estreiz : Si chevalchent estreiz, 1001.

ESTREU. R. s. m. Étrier (De l’all. strippe, courroie), 348, 2820, 3113. — R. p. m. : estreus, 2033.

ESTROET (unt). Verbe act., parf. comp., 3e p. p. Ont troué (Ex-traugatum, de traugus ?) : L’escut Rollant unt fruit e estroet, 2157.

ESTULTIE. S. s. f. (Stultitia.) Mielz valt mesure que ne fait estultie, 1725. — R. s. f. : estultie, 1639, 2606, 3328. Dans ces trois derniers vers, estultie a moins le sens de folie que celui de « courage téméraire » : Vasselage ad e mult grant estultie, 2606...

ESTUNT. Verbe neutre, 3e p. p. de l’ind. prés. d’ester, 2691. V. Ester.

ESTURGANZ. S. s. m. Nom de païen, 940. — R. s. m. : Estorgant, 1297. V. ce dernier mot.

ESTRUSSÉE (ad). Verbe act. parf. comp., 3e p. s., avec un r. s. f. En parlant de la lance de Charles, on lit que Ganelon : Par tel aïr l’at estrussée e brandie, 722. M. Müller a substitué trussée, qui viendrait de tortiatam. Je préfère le