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ESTES — ESTRES

1662. Il y a là peut-être une erreur du scribe.

ESTES. Verbe estre, 2e p. p. de l’ind. prés. (Estis), 356, 445, 746, 1130, 1697, 2138, etc. etc.

ESTET. R. s. Saison d’été (Æstatem) : Tant par ert blancs cume flur en estet, 3162. Ested, 2628.

ESTET. Part. passé d’estre comme dans « Avum estet », etc. etc. (Habemus statum, etc.), 134, 2028, etc. V. Estre.

ESTEZ. Impér. 2e p. p. d’ester (Stetis), 1046. V. Ester.

ESTOERSTRENT (s’). Verbe neut. et réfl., 3e p. p. du parf. simpl. S’échappèrent (Estoerstrent est le parf. d’estordre, qui vient d’extorquere) : Poi s’en estoerstrent, 3632. — Fut. 3e p. s., estoerrat : De quel (bataille) que seit Rollant n’estoerrat mie, 593. Il faut lire estoertrat.

ESTOET. Verbe unipersonnel, 3e p, s. de l’ind. prés. Il faut, il convient, il est nécessaire. (Origine incertaine. Diez rattache estuveir à stare (??), et c’est encore l’opinion la moins déraisonnable.) S’est ki l’demandet, ne l’estoet enseigner, 119. Aler m’estoet, 310. Mort vos estoet suffrir, 1257. Kar mei meïsme estoet avant aler, 2858. Ço nus estoet, 3630. — Fut. 3e p. s., estuverat : As espées l’estuverat esleger, 1151. Or est le jur que l’s estuverat murir, 1242. ═ Au vers 313, estoet n’a pas le même sens et vient évidemment de stare : Si’n ai un filz, ja plus bels n’en estoet. Je pense qu’ici estoet est pour esteit, estout ou estut, dont on a modifié l’assonance à cause de la laisse en oe.

ESTONAT. Verbe neutre, 3e p. s. du parf. simple. (Ex-tonavit.) Granz fu li colps, li Dux en estonat, 3438. En estonat est ici pour « en fut étonné », et « étonné » a le sens de « frappé comme par un coup de foudre ».

ESTOR. R. s. m. Bataille (haut allem. sturm, d’après Diez) : Oliver chevalchet par l’estor, 1351. V. Estur.

ESTORGANT. R. s. m. Nom de païen (suivant Michel et Génin, Estorgant signifierait « natif ou citoyen d’Astorga, Estorges » ?), 1297. Cf. Esturgus, 1358, et surtout Esturganz, 940.

ESTRAIT. Part. passé, s. s. m. Né, sorti de... (Extractus) : Estrait estes de mult grant parented, 356.

ESTRAMARIZ. S. s. m. Nom de païen (faut-il y voir, plus ou moins directement, extra-mare ?), 941. — V. au r. s. m. Estamarin, 64. Le manuscrit, au v. 1304, porte Astramariz.

ESTRANGE. Adj. s. s. m., 3717. — R. s. m. : estrange, 1236, 2864. — R. s. f. : estrange, 448, 839, 1086. — S. p. m. : estrange, 2911. (D’extraneus.) Dans presque tous ces exemples, estrange a le sens d’étranger : Barbarins est d’un estra[n]ge pais, 1236. De plusurs regnes vendrunt li hume estrange, 2911, etc. Mais déjà ce mot a revêtu dans le Roland sa signification moderne : Alde respunt : Cest mot mei est estrange, 3717.

ESTRE. 1° Conjugaison. Inf. prés. : Estre, 61, 332, 334, 868, 2929, 3914, etc. — Ind. prés. 1re p. s. : Sui, 295, 297, 801, 2053 ; soi, 1478. 2e p. s. : ies, 297, 648, 2045, 2286, 2598, 3899, 3900, 3955 (on ne trouve jamais es). 3e p. s. : est, 56, 886, 940, 3056, 3716, etc. 2e p. p. : estes, 356, 445, 746, 1130, 1697, 2138. 3e p. p. : sunt, 91, 690, 2072, dont il faut rapprocher estunt, 2691. — Imparf. de l’ind. 3e p. s. : ert, 726, 880, 1214, 1650, 2550 (on ne trouve jamais iert). Eret, 719, et, à côté de ce premier type, esteit, 979, 2318, et estoet (?), 313. — Parf. simple, 1re p. s. : fui, 2371, 2413 ; 2e p. s. : fus, 1561, 1961. 3e p. s. : fut, 24, 208, 611, 1983, 2501, 2772 ; 1re p. p. : fumes, 2146.