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ESPIEZ — EST

spicetum), 867, 1266, 1682, 2497, 3356. — S. p. m. : espiet, 1043 ; espiez, 1811 ; espiez, 3308. — R. p. m. : espiez, 541, 554, 998, 1384, 1799, 2074, 2080, 2156, 3080.

ESPIEZ (ad). Verbe actif, parf. comp., 3e p. s. Épier, et, par extension, trahir (haut all. spehen) : Guenelun nos ad tuz espiez, 1147.

ESPINE. R. s. f. (Spinam.) Altresi blanche cume flur en espine, 3521.

ESPLEIT. R. s. (Subst. verbal d’espleiter.) Ad espleit est une locution adverbiale qui veut dire « en toute liberté, vivement, rapidement, avec force » : Puint le ceval, laisset curre ad espleit, 3547. Trestut seit fel ki n’i fierget a espleit, 3559. V. le suivant.

ESPLEITER. Verbe act., inf. prés. Travailler, agir. (Le sens primitif d’explicare, est « dérouler ». Explicare volumen, c’est dérouler un rouleau, c’est achever de le lire : d’où le mot explicit. De là aussi le sens général de « terminer » donné à explicare et à son diminutif explicitare, qui nous a donné espleiter, avec le sens très-vague « d’achever, travailler, agir ».) Par quele gent quiet-il espleiter tant, 395. Envers Espaigne tendent de l’espleiter, 2165. — Ind. prés., 3e p. s. : Mult ben espleite qui Damnes Deus aiuet, 3657. ═ Ce mot se trouvant comme assonance dans un couplet en ier, la forme correcte est espleitier, etc.

ESPRENDRE. Verbe neutre, inf. prés. Il est employé dans le sens de s’esprendre, s’embraser (Ex-prehendere) : Salt en li fous que l’erbe en fait esprendre, 3917.

ESPREVER. S. s. m. Épervier (haut allem. sparvari) : Plus est isnels qu’esprever ne arunde, 1492.

ESPROVET. Part. pass., s. s. m. Éprouvé (Ex-probatus) : De vasselage est suvent esprovet, 3163.

ESQUASSENT. Verbe act., 3e p. p. de l’ind. prés. Mettent en pièces (Exquassant) : Tuz lur escuz i fruissent e esquassent, 3879.

ESQUIER. S. s. m. Écuyer (Scutarius), 2437.

ESRAGES (t’). Verbe réfl., ind. prés., 2e p. s. Tu te mets en rage (Ex-rabias) : Tut fol, pur quei t’esrages, 286

ESSAIET. Part.. pass., s, s. m. Éprouvé. expérimenté, brave (Exagiatus, d’exagium, pesage) : Li Arcevesque (est) prozdom e essaiet, 2068.

ESSAMPLE. S. s. f. Exemple (d’une forme féminine d’exemplum) : Malvaise essample, 1016. — R. p. f. : essamples dans le sens de « traits historiques » (comme nous disons aujourd’hui : La morale en exemples). Il s’agit de Bramimunde qui se fait instruire dans la foi chrétienne : Tant ad oït e sermuns e essamples, 3979.

ESSOIGN. R. s. f. Souci. Aveir essoign de, c’est « se soucier de » : (L’étym. est germanique. Dans les chartes mérovingiennes et les lois barbares, sunnia signifie « les excuses que doivent fournir les non-comparants devant le placitum ou le mallum ». D’où notre mot français essoigne, qui a le même sens, et dont essoign est la forme masculine. Après avoir signifié « excuses juridiques », ce mot en vint sans doute à signifier le souci où l’on était de produire ces excuses, l’embarras où l’on se trouvait trop souvent pour les fournir bonnes et valables, etc. Tel est du moins le sentiment de Gachet, et il explique assez bien le sens d’essoign, qui, dans notre vieux texte, signifie, d’une façon très-générale « souci, besoin ».) De voz manaces, culvert, jo n’ai essoign, 1233.

EST. Verbe estre, 3e p. s. de l’ind. prés., 5, 6, 886, 940, 3056, 3716, etc. etc. ═ Est s’emploie avec par,