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ESMAER — ESPIET

l’ind. prés. (Fait sur ou d’après eligunt.) Entre s’eslisent, 802. ═ Imp., 2e p. p. : eslisez, 275, 877.

ESMAER, ESMAIER. Verbe act. inf. prés. Mettre en émoi, étonner. (De ex, latin, et de magan, haut allem., qui signifie être en puissance de... Telle est l’opinion de Littré, Gachet, etc. Elle nous paraît hypothétique, et il nous est difficile de ne pas voir dans esmaer un dérivé plus ou moins direct d’ex-movere.) Deus, dist li Reis, tant me pois esmaer, 2412. Pur orgoillus veintre e esmaier, 2211. — Impér., 2e p. p., esmaiez : Ne vos esmaiez, 920. Cf. 27.

ESMEREZ. Part. pass. employé adjectivement, r. p. m. Affinés ; d’or affiné, épure (Ex-meratos, de merus) : Tant i averat de besanz esmerez, 132.

ESMUT. Verbe act., parf. simpl., 3e p. s. Mit en mouvement (Ex-movit, du verbe esmuveir) : L’Amiralz ki trestuz les esmut, 2813.

ESPAENT (s’). Verbe réfl. Subj. prés. 3e p. s. S’épouvante (Se expaventet : diminutif de expaveat) : Hume ne l’ veit ki mult ne s’espa(e)nt, 1433. Ne poet muer qu’il ne s’en espaent, 1599.

ESPAIGNE. S. s. f. (Hispania), 907. — R. s. f. : Espaigne, 2, 59, 2120, 3709.

ESPALLE. R. s. f.. Épaule (Spatulatam), 647. — R. p. f. : espalles, 1344, 3160, 3727.

ESPANELIZ. S. s. m. Nom de païen, 2648. Le mot Hispanus entre peut-être dans la composition de ce mot, qui n’a d’ailleurs rien de traditionnel ni d’historique. C’est à tort que Génin y voit ; « Espagnol choisi ».

ESPANDRE. Verbe act., inf. prés. Répandre. (Ex-pandere) : Trenchet la teste pur la cervele espandre, 3617. — Ind. prés., 3e p. s. : espant (dans le sens passif de « est répandu ») : Sur l’erbe verte en espant li clerc sanc, 3972. — Parf. comp., 3e p. s., avec un r. s., ad espandut : De l’chef li ad le cervel espandut, 3928. — Part. pass. r. s. : espandut, 3928.

ESPANS. S. s. m. Espagnol (Hispanus) : Ço ad juret li Sarrazins Espans, 612... — R. p. m., Espans : Dunc apelat dui Sarrazins Espans, 2828.

ESPARIGNET. Verbe act., 3e p. s. de l’ind. prés. Épargne, fait grâce. (Étym. incertaine. Il est difficile de croire qu’un composé de parcere n’entre pas avec ex dans un mot français dont le sens est si exactement le même.) Turpins i fiert, ki nient ne l’esparignet, 1665. — Parf. simpl., 2e p. s. esparignas, 3103. 3e p. s. : esparignat, 2091. — Parf. comp., 3e p. s. avec un r. p. m. : ad esparniez, 1689. — Impér., 2e p. p. : esparignez, 1883. — Part. pass., r. p. m. : esparniez, 1689. ═ Ce mot, entrant comme assonance dans une laisse en ier, la forme correcte est esparigniez, etc.

ESPÉE. S. s. f. (spata), 2340, etc. — R. s. f. : espée, 465, 1527, etc. — R. p. f. : espées, 684, 3561, etc.

ESPÉRANCE. R. s. f. (Sperantiam), 1411.

ESPERONET. Verb. act., 3e p. s. de l’ind. prés. Éperonne (Du haut allem. sporon), 2996.

ESPERUNS. R. p. m., 345, 1225, 1530. Esporuns, 3430. (Cette dernière forme est la plus étymologique. V. le mot précédent.)

ESPERVÉS (?). Nom de païen, pour Esperveris, s. s. m., 1388. Mü a dû essayer une restitution de tout ce vers, qui avait été complétement défiguré par notre scribe.

ESPÈS. Adjectif, r. s. neutre. Épais. (Spissum.) Il est employé dans cette locution : « Au plus épais de : » El’ plus espès se s’rumpent, 3529.

ESPIET. R. s. m. Ce mot, dans notre texte, est presque partout synonyme de lance (à spiculum je préfèrerais