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ENFER — ENPEINT

lier qui n’a pas encore été adoubé chevalier », et les enfances d’un héros sont le temps qui précède sa réception dans l’ordre de la Chevalerie : Ensemble od els XV milie de Francs, — De bachelers que Carles cleimet enfanz, 3196, 3197. Néanmoins, ce grand nombre de jeunes gens, d’aspirants à la chevalerie, est de nature à nous inspirer quelque doute sur le véritable sens de ce passage.

ENFER. R. s. m. (Infernum), 1391.

ENFRUNS. R. p. m. Nom de peuple païen. (Enfruns signifiait « ennemi, adversaire, courageux, glouton. » V. Ducange, au mot infrunitus.) Turcs e Enfruns, Arabiz e Jaians, 3518.

ENFUERUNT. Verbe act., 3e p. p. du fut. Enfouiront, enterreront (Infodere-habent), 1750. — Imparf. du subj. passif, 3e p. s., avec un s. s. f. : fust enfuie, 2942 — Part. pass., s. s. f. : enfuie, 2942.

ENFUIR (s’). Verbe pronomin. (Indefugere.) On pourrait être tenté d’écrire en un seul mot : Desuz ces vals s’en-fuit, 2043. Cf. 686, 1047, 1875 et 2460. Mais d’autres exemples nous prouvent jusqu’à l’évidence qu’il y avait là deux mots bien distincts : fuir s’en voel, 1600 ; fuit s’en est Marsilies, 1913. V. Fuir.

ENGLETERE. R. s. f. (Anglorum-terram), 372, 2332...

ENGELERS. S. s. m. Nom d’un des douze Pairs (Ingelerius, nom d’origine germanique), 1289, et Engeler, 1503, 2407. — R. s. m. : Engeler, 1494. ═ Il faut, d’ailleurs, lire partout Engelier, Engeliers : car ce mot figure uniquement, comme assonance, dans les laisses en ier.

ENGIGNENT. 3e p. p. du subj. prés. Trompent (d’un verbe formé sur ingenium) : Ne s’poet garder que alques ne l’engignent, 95.

ENGRÈS. Adj., s. p. m. Violents, emportés, hardis (Ingrati ??) : En la bataille sunt felon e engrès, 3251. V. les exemples prov. et franç. cités par Raynouard, III, 128.

ENGUARDES. S. p. f. Avant-garde, ou plutôt « soldats envoyés en éclaireurs. » On dit encore aujourd’hui qu’une armée se garde. (De in et de wardia, qui lui-même est dérivé de l’allem. warten, veiller sur.) De Païens li surdent les enguardes, 2975. Cf. 3130. A Baligant repairent ses enguardes, 3130. — R. p. f. : enguardes, 548, 561. Dans ce dernier cas, le sens d’avant-garde est nettement accentué.

ENHAITET. 3e p. s. du subj. prés. Bénisse, rende heureux (v. Dehet) : Bel Sire, chers cumpainz, pur Deu que vos enhaitet, 1693.

ENHELDIE. Part. pass., s. s. f. Le helz, c’est la garde de l’épée. De là, enheldi. (Origine germanique. D’après Diez c’est l’anc. haut allem. helza, garde d’épée.) Veez m’espée ki d’or est enheldie, 966. — R. p. f., enheldées : Ceinent espées enheldées d’or, 3866. Pour cette dernière forme, il faut supposer un verbe en are.

ENLUMINET (ad). Verbe act., 3e p. s. du parf. comp. d’enluminer. A éclairé (Illuminatum habet) : De tel barnage l’ad Deus enluminet, 535.

ENMEINET. Verbe act., 3e p. s. de l’ind. prés. Emmène (Inde-minat) : Ses meillors humes enmeinet ensembl’ od sei, 502.

ENMI. Prép. Au milieu de. (In medio.) S’écrit en un ou deux mots, avec le sens de notre « parmi » : Emmi ma veie, 986, 1595. Enmi un guaret, 1385. V. Mi.

ENNUIEZ. S. p. m. Tristes, fatigués. (Etymologie incertaine. Il est difficile d’admettre l’in-odio de M. Brachet, Dict. étym., pp. 206, 207.) Noz chevalz sunt e las e ennuiez, 2484.

ENOIT. Adv. Cette nuit (? In-nocte) : Enoit m’avint une avisiun d’angele, 836.

ENPEINT. Verbe act., ind. prés.