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ELS — EN

helm.), 1326, 1542, 1602, 1995, 2170, 2500, 3603, 3926, et helme, 629, 2789, 3504. — S. p. m. : elme, 3306, et helmes, 1809, 2540. — R. p. m. : elmes, 996, 1022 ; helmes, 1798, 2120, 3005, 3079, 3274, 3586, 3865, etc., et healmes, 683, 712. ═ En ce qui conceme l’aspiration de helmes, le v. 1798 paraît décisif : D’osbercs e de helmes e d’espées à or. Mais cet autre vers : Trèsqu’à l’ nasel tut le elme li fent (1602), montrerait que l’aspiration était arbitraire et abandonnée à la fantaisie du versificateur.

ELS. Pron. pers., r. p. m. Eux (Illos) : Pur els esbaneier, 111. Od els, 175, 991. Li quels d’els, 735 et 1385. Tresqu’ à els, 1739, etc. V. Ele, Eles.

EMBRUNCHET. Verbe neut., 3e p. s. de l’ind. prés., 2019. V. Enbrunchet.

EMPEINT. Verbe act., 3e p. s. de l’ind. prés. Donner un coup contre, jeter, lancer, et aussi « saisir » (Impingit.) En parlant du cor de Roland, le poëte dit : Empeint le ben, par grant vertut le sunet, 1754. Cf. empeint,1203. — Parf. simpl., 3e p. s., empeinst : empeinst le ben, tut le fer li mist ultre, 1286. — Parf. comp., 3e p. s., avec un r. p. f. : Tutes ses oz ad empeintes en mer, 2629. — Part. pass. r. p. f. : empeintes, 2629.

EMPERERE. S. s. m. Empereur (Imperator), 1, 180, 531, 640, etc. etc. ; empereres, 16, 661, 3333, 3705, etc. etc., et, par erreur, empereür, 1444, et empereor, 1942. — Voc. s. m. : emperere, 308, etc. — R. s. m. : empereür, 414 ; empereor, 954, 3677, et, par erreur, emperere, 3823. V. notre note du v. 1.

EMPIRE. R. s. (Imperium.) Carles, semun les oz de tun empire, 3994.

EMPLEIT. Verbe act., 3e p. s. du subj. prés. Mettre dans, introduire dans, et, par extension, employer (Implicet) : Or guart chascuns que granz colps l’empleit (pour i empleit), 1013. N’en i ad cel sa lance n’i empleit, 3418.

EN. Adv. (Inde.) Son premier sens, et le plus étymologique, est celui d’un adverbe de lieu (De là, en partant de là) : Alez en est, 11. N’en algent, 2061. S’en fuit, 2807. Le cheval brochet ; li sancs en ist tuz clers, 3165. Cf. 1910. ═ Mais le sens primitif s’est bientôt développé et, dans le v. 34 (Bien en purrat luer ses soldeiers), en n’a plus rien de l’adverbe de lieu, et veut dire « avec cela ». Cf. 33. ═ Un pas de plus, et en va signifier « à cause de cela » : Si’n ai out e paines e ahans, 864. Ki qu’en pluret u ki’n riet, 3364. Cf. 63. ═ Enfin, le mot en arrive à l’état de véritable « particule relative » et remplace « de lui, d’elle, d’eux » : Tient Halteclere, sanglent en est l’acer, 1507. Turpin va chercher un peu d’eau sur le champ de bataille de Roncevaux : Aler i volt, si’n durrat à Rollant, 2226. Cf. 608, etc. etc. Peu de mots ont eu plus de fortune dans notre langue. ═ Comme on l’a vu dans quelques-uns les précédents exemples, en perd sa voyelle initiale, lorsqu’il suit immédiatement un mot terminé par une voyelle : Ki’n riet, 3364. Si’n durrat, 2226, etc.

EN. Prép. (In). En exprime, comme in en latin, tantôt l’idée de repos, tantôt celle de mouvement. À côté de : En piez se drece, 195, et de : Jusqu’en la mer, 3, etc., il faut citer : En repos, 600. En la cruiz, 2504. cf. 2, 6, 2218, etc. ═ En sert, lié avec un verbe, à exprimer le gérondif latin : en riant, 619. En gisant, 2523, etc. ═ Avec l’adjectif mi, de medius, il forme une locution : « en mi » qui équivaut à notre « parmi », et s’est longtemps conservée dans notre langue : en mi le dos, 1945, 3222. ═ Il se combine encore avec avant pour composer la locution adverbiale « en avant » : Endormiz est, ne pout mais en avant, 2520. ═