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NOTES ET VARIANTES, VERS 52-61

cations au mot qui nous occupe. (V. meillur et meillurs, v. 620, 1,850.) Notre but est, encore un coup, de restituer le texte d’Oxford tel qu’il aurait été écrit, au même temps et dans le même dialecte, par notre scribe lui-même, s’il eût été plus attentif, plus intelligent et plus instruit.

Vers 52.Ad Ais, à sa capele. Le Palais d’Aix-la-Chapelle, d’après nos vieux poëmes, se composait de douze Palais splendides groupés autour d’un Château plus magnifique encore. Au sommet du Palais principal était un aigle d’or colossal. (Karlamagnus Saga, Ire branche, 12-20, et Richeri Historia, lib. III, § 71, cités par G. Paris en son Histoire poétique de Charlemagne, p. 369.) Quant à la Chapelle, elle avait été construite sur les ordres de l’Empereur avec une incomparable magnificence. Par malheur, quand elle fut achevée, elle se trouva trop petite. Mais Dieu fit un miracle et l’élargit surnaturellement. (Karlamagnus Saga, I, 12, citée par G. Paris, l. I, et Girart d’Amiens, Charlemagne, B. N. ms. fr. 778, f° 105, r°.) Devant le Palais était ce perron, cette masse d’acier sur laquelle les chevaliers essayaient leurs épées. La légende assurait que c’était là l’antique résidence de « Granus », père de Néron, et l’auteur de notre Chanson de Roland, évoquant une tradition meilleure, affirmera tout à l’heure (v. 154) que Dieu, par un nouveau miracle, y fit jaillir une source d’eaux chaudes pour en faire présent à Charlemagne. (Cf. Philippe Mouskes, Chronique rimée, v. 2,410 et ss., et surtout le faux Diplôme présenté par les chanoines d’Aix à Frédéric Barberousse. ═ V. G. Paris, l. I, p. 109, et nos Épopées françaises dont nous venons de résumer deux pages, t. II, pp. 113-115.)

Vers 55.Nos. O. Dans la traduction de ce vers, lire nous au lieu de vous.

Vers 56.Curages. Ce mot peut fort bien ne pas être considéré comme dérivant d’un neutre latin : coraticum. On peut très-légitimement supposer la forme masculine : coraticus, qui explique très-naturellement le vocable français.

Vers 58.Mielz. O. Nous avons partout préféré melz. Melz est la forme la plus ancienne, la plus étymologique. On la trouve moins fréquemment dans notre manuscrit que mielz, mais assez cependant pour justifier ici notre application d’une loi générale sur la suppression de l’i parasite. (V. melz, vers 44, 516, 1091, 1872 ; meilz, v. 536.) Cf. notre note du v. 34 sur bien et ben.

Vers 59.Perduns. O. V. notre note du vers 42.

Vers 60.Aiuns. O.

Vers 61.Issi. Dans tout le texte d’Oxford il y a entre Issi et Ici bien plus qu’une différence orthographique. Issi, partout et toujours,