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AMBOIRES — AMISTEZ

deux (Ambos-duos) : Prenent sei à braz ambesdous por loiter, 2552. — R. p. f. (Ambas-duas) : Ambesdous ses mains juintes, 2015.

AMBOIRES. S. s. m. Nom du païen qui porte l’étendard de Baligant (?) : L’enseigne portet amboires d’Oliferne, 3297.

AMBSDOUS. Adj. r. p. m. Tous les deux (Ambos-duos) : Ja avez vos ambsdous les braz sanglanz, 1711.

AMBURE. Ce dérivé d’ambo signifie « tous les deux ». Ambure ocit, ki que l’ blasme ne qui l’ lot, 1546. Ambure ocit seinz nul recoeverement, 1607. Ambure cravente en la place devant sei, 3549. L’origine immédiate est douteuse.

AMDOUS. Adj. r. p. f. Tous les deux, 2240. V. Ambesdous et Amsdous.

AMDUI. Adj. s. p. m. Tous les deux, 1381, 3567. V. Ambdui et Ambedui.

AMENDISE. S. s. f. Réparation (Un dérivé d’emenda, emenditia) : Einz demain noit en iert bele l’amendise, 518.

AMENER. Verbe act., inf. prés. (Adminare), 89, 3964. — Parf. comp., 3e p. s. : out amenet (les barons), 2783. — Impér., 2e p. p. : ameneiz (dans une laisse en ei), 508. — Subj. prés., 3e p. s. : amein(et), 2760. — Plus-que-parf. : oüsse amenet, avec un r. s. m., 691. ═ Au passif, fut., 2e p. p. : serez amenet, 435 (avec un s. s. m.). Part. pass. s. s. m. : amenet, 435 ; r. s. m. 691, et r. s. n. 2783.

AMER. Verbe act. int. prés. (Amare), 521, 1208, 1548, 2001. — Voici sa conjugaison : Ind. prés., 1re p. s. : aim, 306, 635, 3406. 3e p. s. : aimet, 1092, 1636 ou eimet, 1377 ; 3e p. p. : aiment, 325 et ament, 397. — Fut. 1re p. s. : amerai, 323 et 3598 ; 3e p. s. amerat, 494 et 1642. — On voit, quant à la phonétique, que le seul présent de l’indicatif aim, aimet et aiment change l’a latin en ai. C’est le cas de citer l’observation de M. N. de Wailly (Mémoire sur la langue de Joinville, p. 73), relativement à gaige et à gagier : « On substituait la diphthongue ai à l’a simple dans la pénultième accentuée de gaige, pour montrer que la prononciation devait y appuyer plus longtemps et plus fortement que sur la penultième non accentuée de gagier. » On peut dire hypothétiquement qu’il en était de même d’aim, par rapport à amer, amerat, etc.

AMETISTES. R. p. f. (Amethystos) Pierres i ad, ametistes e topazes 1661. Cf. matices.

AMI. R. s. m. (Amicum), 362, 2904. — Au vocatif singulier : amis, 1113, 1697, 2131, 2887, 2933, etc. — Au r. m. p. : amis, 2421, 2953.

AMIE. Voc. s. f. (Amica), 3713. — Au s. p. f. : amies : Pur sa beltet dames li sunt amies, 957.

AMIRACLE. R. s. m. : Vait le ferir en l’escut amiracle, 1660. Ce mot très-obscur est sans doute un dérivé d’émir (?). Émir vient du même mot en arabe.

AMIRAFLES. R. p. m. (Autre dérivé d’émir) : Marsilies mandet... les amirafles e les filz as cunturs, 850.

AMIRAILL. V. Amiralz.

AMIRALS. V. Amiralz.

AMIRALT. V. le suivant.

AMIRALZ. S. s. m. Émir. Sur l’arabe émir, on a créé un type latin tel qu’amiralius (?). Voici la déclinaison de ce vocable : Au s. s. m. : li amiralz (c’est la forme correcte), 967, 2602, 2647, 2731, 2813, 2825, 3140, 3232, 3311, 3391, 3580, 3602, etc. On trouve aussi li amirals, 3172, et, chose plus grave, li amiraill, 2605, 2747, 3214, 3508 et 3520, et li amiralt, 1664. — Au voc. s. m. : amirailz, 2790, 2831. — Au r. s. m. : l’amiraill, 2767, 2977, 3329, 3429, 3615.

AMISTEZ. R. p. f. (?) (Amicitates) : Fedeilz servises e mult granz amistez, 29. V. le suivant.