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ALGEIR — ALTER

du subj. prés. d’aler. V. ce mot.

ALGEIR. R. s. m. Nom d’une sorte de javelot. (Origine très-douteuse, quoique M. Génin dise à ce sujet : « Algier est d’origine arabe, al gier. Gier est la traduction (?) du bas latin gessum, gœsum, une pique. » (Roland, p. 409.) De sun algier ad la hanste crollée, 442. Cf. agiez et surtout algier.

ALGENT. Verbe neutre, 3e p. p. du subj. prés. d’aler.

ALGES. Verbe neutre, 2e p. s. du subj. prés. d’aler.

ALGEZ. Verbe neutre, 2e p. p. du subj. prés. d’aler. Pour ces trois mots, voy. Aler.

ALGIER. R. s. m. : Un algier tint, 439. Le même qu’algeir, 439.

ALIENT (s’). Verbe réfléch., 3e p. p. de l’ind. prés. Se rallient (Se alligant) : Son dragun porte à qui sa gent s’alient, 1641. Cf. 990 : A icez moz li XII Per s’aleient. C’est le même mot, mais dans un couplet féminin en ei.

ALIXANDRE. Nom de ville. R. s. f. Alexandrie (Alexandriam) : Suz alixandre ad un port juste mer, 2626.

ALMACE. Nom de l’épée de Turpin. (?) R. s. f. : Il trait Almace, s’espée d’acer brun, 2089.

ALMACUR. R. s. m. Sansun li dux vait ferir l’almacur, 1275. Almacur : Uns almacur i ad de Moriane, 909. — R. p. m. : almacurs, 849. ═ Dans son Glossaire du Chevalier au Cygne, M. Gachet reproduit diverses opinions sur l’étymologie de ce mot, dont l’origine est évidemment arabe : Al-mansour, al-mansor, le Victorieux, le Protégé de Dieu.

ALMARIS. S. s. m. Nom d’un roi sarrazin (?) : Reis almaris de l’ regne de Belferne — Une bataille lur livrat... 812, 813.

ALNE. R. s. f. Aune, mesure. (Bas lat. alena, du goth. aleina, signifiant l’avant-bras. V. Diez, au mot alna.) Ne voide tere, ne alne (ne) plein pied, 2400.

ALOSEZ. S. s. m. Illustre. (Du radical laus, qui a donné los en roman (?) et sur lequel on a fait le verbe aloser.) De vasselage est il ben alosez, 898.

ALPHAÏEN. R. s. m. Nom d’un duc sarrazin (?) : Puis ad ocis le duc Alphaïen, 1511.

ALQUANT. S. p. m. Un certain nombre (Aliquanti) : Moerent paien e alquant en i pasment, 1348. — On trouve plus souvent au s. p. m. : alquanz, 983, 2471, 3746. — R. p. m. alquanz, 683, 2093. — R. p. f. alquantes, 2611.

ALQUES. Ce mot, sur lequel on a beaucoup discuté, n’a réellement qu’un sens dans la Chanson de Roland. Il est toujours adverbe, signifie « un peu », et vient d’aliquid, qui avait ce même sens dans la meilleure latinité : En cel tirer li Quens s’aperçut alques, 2283. Se jo vif alques, 3459. Neirs les chevels e alques brun le vis, 3821. Dist Oliver : Rollanz, veez en alques, 2283. Si’ n vois vedeir alques de sun semblant, 270. Ces deux derniers exemples ont été contestés, mais à tort, et l’on ne peut y voir un dérivé d’aliquos. Cf. 95, 206. ═ Quant à l’s final de ce mot, il n’est aucunement étymologique ; mais un certain nombre d’adverbes ont pris cette finale par analogie : Unkes, 2639, 3531, etc., ou unches, 629, 1638, 1647 ; sempres, 3721, 3729, etc. etc.

ALT. Verbe neutre, 3e p. s. du subj. prés. d’aler, 2034, 2617, 3340. V. Aler.

ALTAIGNE. Adj. R. s. f. Haute. (D’une forme telle que altanam.) Tresqu’en la mer cunquist la tere altaigne, 3. C’est, avec altisme, le seul mot de la famille d’altus qui n’ait pas pris l’h initial.

ALTER. R. s. Autel (Altare) : Lunc un alter belement l’enterrerent, 3732. Cf. 3685.