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NOTES ET VARIANTES, VERS 23-33

humes. Au singulier, on trouve déjà om dans le sens de notre prétendu « pronom indéfini » on (v. 2230).

Vers 23.De castel. O. Mi. Mu. ═ La Keiser Karl Magnus’s Kronike traite Blancandrin de roi : « Un roi qui se nommait Blankandin. »

Vers 25.Chevaler. O. Cf. le v. 3818, qui nous offre la leçon correcte.

Vers 27.Al Rei. Lire : à l’Rei. Cette correction s’applique également aux vers 28, 48, 71, 123, 162, 196, 207, 216, 232, 245, 253, 265, 269, 306, 339, 351, 369, 416, 427, 484, 487, 496, 510, 569, 635, 676, 732, 733, 776, 832, 880, 920, 962.....

Ore. — Or. Mu. C’est à tort que MM. Génin et Müller ont cru lire on dans le manuscrit, qui porte ore très-visiblement. Nous laissons ore, persuadé d’ailleurs que l’e muet ne se prononçait pas, mais voulant laisser intacte une forme très-française et très-étymologique. Nous aurons à constater mille fois que la prononciation, dans notre manuscrit, est en désaccord avec l’écriture.

Vers 28.Carlun, cas oblique de Carles, par analogie, d’après Otes et Oton, Gui et Guion, etc.

Al orguillus, al fier. Mu. Nous laissons : e à l’fier, qui se trouve dans le manuscrit et prouve l’élision possible de l’e. Le manuscrit de Venise, n° IV, porte : Manda à Karll li orgoilos el fier. Le manuscrit n° VII : Mandez Karlon, à l’orgoillos e fier, — Foi e salut por vostre mesagier.

Vers 29. — C’est M. Müller qui a restitué [Fe]deilz. On ne peut, en effet, lire les deux premières lettres dans le manuscrit. ═ MM. F. Michel et Génin avaient imprimé Deuz.

Vers 30.Vos. O. — V. la note sur vus et nus (v. 17). — Leons. O. La très-grande majorité, la presque totalité des Noms qui sont aujourd’hui terminés en on, sont, dans le manuscrit d’Oxford, terminés en un. Nous les avons tous écrits avec un u. C’est toujours, en effet, la grande règle de phonétique d’après laquelle l’o latin devient u. Mais tantôt ce changement soulève dans nos textes une question de prononciation (vus, nus, pur) ; tantôt il indique une simple variante d’écriture, comme dans barun, traïsun, etc.

Vers 31.Camelz, O. — Pour cameilz, cf. v. 129, 645, 847. Trois fois sur quatre, ce mot se présente sous cette dernière forme. — Hosturs muez, c’est-à-dire « après la mue ». Génin (p. 343) cite un passage de Frédéric II, en son Art de la chasse : « Plumagium autem saurum seu non mutatum differt a mutato, in eo quod generaliter plumœ et pennœ post mutam sint meliores et alterius coloris. » (Cf. Ducange, au mot Saurus.)

Vers 33.Carre. O. ═ Carier, c’est « charroyer ». Le ms. de Venise