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NOTES ET VARIANTES, VERS 3680

miracle pour lui : ses armes ne lui pèsent plus sur les épaules. Puis le fugitif tombe de cheval : nouveau combat. Sur ces entrefaites, arrivent Samson et Isoré, et l’on peut enfin se rendre maître de Ganelon, que l’on remet aux mains de l’Empereur. (355-361.) Charles traverse toute la Gascogne et arrive à Blaives. (362.) Le poëte ici change la scène de son roman et nous transporte près des messagers du Roi qui vont à Viane. Ils y arrivent et font leur message. Ils cachent à Girart la mort de Roland et d’Olivier : « Charlemagne, ajoutent-ils, veut faire le mariage de son neveu avec la belle Aude. Amenez-lui sur-le-champ votre nièce. » Joie de Girart et de Guibourg. (363-368.) On part à Blaives. Pressentiments d’Aude : ses songes lugubres. (368-375.) Un clerc savant en ningremance cherche à les lui expliquer favorablement ; mais il en voit bien lui-même la triste signification. (377.) Pour ne pas étonner trop douloureusement la belle Aude, on contrefait la joie dans le camp français. On essaie de lui cacher la grande douleur ; on va jusqu’à lui dire que Roland est allé « en Babiloinne » épouser la sœur de Baligant. Aude n’en veut rien croire : « Roland, s’écrie-t-elle, Roland est mort ! » (378-383.) Sur ce, arrive Gilles, la sœur du Roi, la mère de Roland : Charles lui annonce sans aucun ménagement la mort de son fils. Une mère, pense-t-il, est mieux préparée à de tels coups qu’une fiancée. Enfin, c’est Gilles elle-même qui a la force d’apprendre à la sœur d’Olivier la mort de Roland ; douleur d’Aude. (384-390.) Elle veut voir du moins le corps de son fiancé, que Charles rapporte d’Espagne. Ses prières, ses larmes. Un ange lui apparaît sous les traits d’Olivier et l’invite à songer au bonheur du ciel. Aude, enfin, se décide à mourir. (391-399.) Retour de Charlemagne à Laon. Il n’a plus désormais qu’une seule pensée : se venger de Ganelon. Le jugement du traître va commencer. Gondrebuef de Frise s’offre à le démentir juridiquement, la lance au poing. Ganelon donne des otages, ses propres parents. Mais, au moment où on va commencer le grand combat de l’accusateur et de l’accusé, celui-ci s’enfuit encore une fois les grans galos. Gondrebuef le poursuit de près. Il l’atteint. Combat. On se saisit de Ganelon. (400-417.) C’est alors que fait son entrée dans le poëme le neveu du traître, Pinabel. Il sera le champion de son oncle. Le défi est relevé par un « valet » du nom de Thierry, fils de Geoffroy d’Anjou, qui veut défendre la cause de Roland. Préparatifs du duel. (413-431.) La Chanson se poursuit ici en vers de douze syllabes, et raconte le combat singulier de Pinabel et de Thierry. Celui-ci pense un instant périr d’un formidable coup que lui porte Ganelon. (432-439.) Le poëme se termine en décasyllabes. Pinabel est vaincu et meurt. (440-445.) Il ne reste plus dès lors qu’à délibérer sur le châtiment de Ganelon. Chacun des barons français propose un supplice spécial : qui la corde,